Ouvrage poétique de Loïc Demey
Hadrien voit Adèle. C’est le coup de foudre, l’obsession. « Plus rien d’importance depuis cette fille sur une chaise verte du jardin du Luxembourg, voiliers miniatures et lecture de poche. Instinctivement, je pas vers elle et lui paroles futiles. » Aucun verbe conjugué, si ce n’est quelques participes passés à la fonction adjectivale, pour décrire le ravissement d’amour, l’étourdissement de la rencontre. « Depuis, ma pensée se désordre. Mon langage se confusion. » Il y a pourtant Martin et Delphine, partenaires respectifs d’Adèle et Hadrien, mais la raison ne fait plus le poids quand le quotidien a oublié la folie douce. « On se calme plat. Je me morne, elle se plaine. Elle se train-train, je me ligne droite. On se routine, on se déroute. » Pendant quatre jours et quatre soirs, l’accident répare : constat d’amour.
Passée la première surprise face à ce texte nominal, la lecture coule, fluide et belle, sensuelle et évidente. Les mots qui remplacent les verbes sont parfaitement trouvés et ils portent l’action avec précision. Résumer la poésie ou toute forme d’inventivité langagière est chimérique. Je vous conseille donc de plonger dans ce court texte de pure fantaisie amoureuse.