L’heure de véri-thé


Ouvrage d’Arnaud Bachelin.

Le thé est ma boisson reine (OK, je parlerai peut-être un jour de mon goût pour le gin…), mais je n’avais encore jamais lu de texte dédié pleinement à ce divin breuvage. La quatrième de couverture annonce un voyage historique, géographique et gastronomique à la découverte du thé. L’ouvrage propose également un voyage botanique, civilisationnel, politique et culturel. Saviez-vous que le thé noir et le thé vert sont les feuilles d’un même arbre ? Ce qui change, c’est le processus de préparation des feuilles. « Ce que nous appelons en Europe un thé noir est pour les Chinois un thé rouge. Ils se basent sur la couleur de la liqueur (liquide infusé) et non sur la couleur des feuilles sèches comme nous autres Européens. » (p. 13)

Arnaud Bachelin détaille les diverses qualités du thé, de la feuille entière aux débris, voire la poussière. Il détaille les façons de le consommer à travers les époques et selon les pays. De décoction médicinale à boisson partagée, le thé s’entoure d’une aura parfois mystérieuse, en tout cas précieuse. « Le thé est élevé au rang d’art sacré, au centre de la méditation bouddhique et du cheminement permettant d’atteindre l’extase extrême et l’état de plénitude. » (p. 49) Alors, sachet, boule à thé ou large infusoire ? Mon choix est fait, mais je ne l’impose à personne, du moment qu’on me laisse boire le thé à ma façon…

Le thé est politique, à bien des égards. Grâce à lui, des avancées sociales ont été acquises ! « Impossible de parler de thé sans aborder les mouvements féministes ? Il faut d’abord replacer dans son contexte la femme du XIXe siècle. À cette époque, il est impensable qu’une femme ose pénétrer dans des établissements publics, exception faite des salons de thé qui leur permettent l’accès et la consommation sans risque de se compromettre. Ainsi les teatime sont-ils les meilleurs moyens de lever les fonds pour la cause de suffragettes. » (p. 163) Je peux donc placer mes plus belles boîtes à thé sur mon étagère de lectures féministes, elles y ont toute leur place !

Arnaud Bachelin propose des recettes à base de thé, mais aussi de nouvelles façons d’intégrer cette boisson à nos repas : ne la reléguons pas uniquement à la digestion, mais osons l’imposer avec des plats ou devant un plateau de fromages. « Déguster du thé avec des fromages permet d’obtenir le meilleur des accords, bien plus fin et intéressant que vins et fromages. » (p. 211) Avec ce bel ouvrage illustré de reproductions et d’archives, lu en dégustant ma grande tasse matinale, j’ai nourri mon amour pour cette boisson qui réchauffe les mains et les cœurs. « Le thé nous montre ô combien il est puissant et profond. Il nous démontre sa faculté à nous faire voyager et à nous stimuler, véhiculer en nous des sentiments tant de bien-être que de rébellion. » (p. 247)


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *