Wahkan


Bande dessinée de Maxe L’Hermenier (scénario) et Alexis Sentenac et Brice Cossu (dessins).

Paris accueille l’Exposition universelle de 1899. La France espère que l’événement l’aidera à renouer des relations apaisées avec ses voisins et le reste du monde : tout doit donc se dérouler sans accroc. De fait, les meurtres successifs commis dans la tour Eiffel, construction nouvelle et fortement décriée, entachent grandement l’image du pays. « Quelle idée de construire une tour en ferraille au centre de notre belle capitale ! […] C’est la malédiction de la grande dame de Paris : » (p. 11) L’inspectrice Éléonore Kowalski est dépêchée sur l’affaire : la jeune femme veut prouver sa valeur et monter en grade en résolvant le mystère. Elle n’a donc pas le temps de s’encombrer de Jules Castignac, nouvelle recrue du commissariat.

Aie aie aie… Je ne vais pas dire du bien de cette bande dessinée… Impossible de passer sur le sexisme omniprésent : paternalisme, hypersexualisation de certains personnages féminins, misogynie banalisée, c’est un bingo ! Plus généralement, l’humour est lourd et les dialogues sont clichés. L’œuvre n’arrive pas à choisir son genre entre burlesque, tragique, aventure et suspense. Le mélange a du bon quand il est maîtrisé et qu’il sert le propos : ici, c’est une cacophonie ! Selon les vignettes, Éléonore est une détective badass, une midinette rougissante devant de mâles pectoraux tatoués, une femme très sûre de sa sexualité, une hystérique très peu professionnelle, etc. De mon point de vue de lectrice, il très difficile de comprendre la caractérisation de cette protagoniste, mais surtout de développer de l’empathie et de l’intérêt pour celle-ci.

L’esthétique steampunk, si chère à mon cœur, est un prétexte creux. L’intrigue pourrait très bien se dérouler dans le Paris historique de 1899, car rien de ce qui fonde le steampunk n’est utile à l’histoire. Mon intérêt s’est vaguement rallumé quand des légendes amérindiennes ont fait leur apparition, mais là encore, n’importe quelle mythologie aurait fait l’affaire pour justifier les motifs du tueur. Et surtout, ce dernier aurait très bien pu agir ailleurs qu’à Paris : là, c’est l’Exposition universelle qui est le théâtre d’action, mais New York, Londres ou Vienne auraient tout autant convenu. Mais surtout, j’en ai ras les couettes des intrigues à base d’Élu, de prophétie et de destin… C’est du matériau littéraire intéressant, mais terriblement dévoyé dans des histoires faciles, pour ne pas dire paresseuses. Bref, lecture totalement ratée pour moi !


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