Roman de Terry Pratchett.
Dans Au guet, une confrérie secrète voulait rétablir un roi sur le trône d’Ankh-Morpork et renverser le Patricien Vétérini. Ici, rebelotte, mais c’est un autre groupe qui se pique de restaurer la lignée royale, et ce avec une arme d’un nouveau genre. Une fois encore, le guet de nuit doit démêler une sombre affaire qui implique les guildes des assassins, des alchimistes et des fous. Mais dans les rangs de la garde municipale, c’est un peu la pagaille. Sam Vimaire, sur le point d’épouser Sybil Ramkin, va démissionner, même si ça le chagrine beaucoup. « Il boit seulement quand il est déprimé […] / Pourquoi il est déprimé ? / Parfois, c’est parce qu’il n’a pas bu. » (p. 152) Et le guet a intégré des représentants des groupes minoritaires de la ville, histoire de ne pas faire de discriminations et éviter toute forme d’espécisme, voyez ? Les agents Detritus, Bourrico et Angua passent difficilement inaperçus dans l’uniforme, étant respectivement un troll, un nain et une femme. Ankh-Morpork fonctionne parfaitement, et ce pour la première fois depuis longtemps. Cela suppose de laisser les guildes faire leurs petites affaires. Mais ça, pour le caporal Carotte, c’est un peu difficile : la loi est écrite et il a lu la loi, donc il la fait appliquer. Ça aide d’avoir un agent du guet qui connaît TOUT sur la ville. Et surtout d’avoir un agent qui connaît sa vraie place et sait rester à la sienne.
Bon, je vais me répéter, mais je régale encore et toujours avec ce cycle littéraire. L’humour absurde déployé par Terry Pratchett, que ce soit dans les répliques, les situations ou les noms des personnages, fonctionne complètement sur moi. « L’Ankh est sans doute le seul fleuve de l’univers à la surface duquel les enquêteurs peuvent silhouetter un cadavre à la craie. » (p. 97) Croisant l’agent Squeli Meuldor au détour d’une phrase (mais si, vous l’avez : la vérité est ailleurs, tout ça…), j’ai recraché ma tartine en pouffant de rire dans mes miettes. À voir, toutefois, si je continue ma lecture par série, donc avec le Guet, ou si je me décide à lire dans l’ordre de parution, parce que j’ai le sentiment de manquer quelques subtilités avec ma lecture fractionnée…