Une femme simple et honnête

Roman de Robert Goolrick.

Catherine Land arrive dans l’hiver éprouvant du Wisconsin, en 1907. Elle doit y retrouver Ralph Truitt pour l’épouser. Ces deux-là se sont rencontrés par les annonces matrimoniales. Ralph est veuf depuis 20 ans et se morfond dans une solitude froide secouée de désirs non assouvis. Catherine est une trentenaire d’une beauté époustouflante, mais surtout « une femme ordinaire qui avait tant besoin d’un mari qu’elle était prête à épouser un inconnu de vingt ans son aîné. » (p. 26) Ce mariage, c’est celui d’une sensualité brûlante et d’une avidité inquiète, avec pour témoin une violence qui confine à la folie dans les congères interminables des plaines américaines. Catherine a plus d’une raison de se rapprocher de ce veuf esseulé. Et Ralph ne cherchait pas uniquement une épouse pour réchauffer son lit : il veut reconstituer un foyer et retrouver son garçon, un jeune homme vain et odieux. « Il est la création pure et simple de sa mère. Raffiné à l’excès. Immoral en tout. Un ravissant rien. Truitt ne l’aimera pas. Il ne le supportera pas plus de cinq minutes sous son toit. Ils n’ont rien à se dire, ils ne parlent pas la même langue. » (p. 174) La rancœur entre le père et le fils est aussi aigüe que le blizzard et sous-tendue d’un terrible désir de vengeance.

J’ai relu ce roman avec un plaisir immense. Les lassitudes si tristes de Catherine et Ralph m’ont autant émue que la première fois : je me reconnais un peu dans ces personnages qui ont un tel besoin d’apaisement, de conclusion et d’achèvement. Par chance, j’avais oublié certains détails de l’intrigue et j’ai été délicieusement surprise, comme lors de ma découverte de ce roman. Depuis cette lecture en 2009, j’avais gardé en tête la puissance littéraire de Robert Goolrick et je suis ravie d’avoir poursuivi ma découverte de son œuvre.

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2 réponses à Une femme simple et honnête

  1. Lydia dit :

    De cet auteur, j’ai « Féroces » dans ma PAL.

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