
Roman de Clara Dupont-Monod.
Elon Musk a pris en otage une classe de maternelle dans une école française : c’est la situation qu’Émile doit prendre en main. « Je suis négociateur parce que les mots sont mes armes. Mais je débarque en paix. » (p. 6) Donc, Elon Musk est au bout du fil – c’est du moins ce que prétend le preneur d’otages – et ce qu’il demande est assez étonnant. Alors qu’il est le directeur d’entreprises qui développent des technologies toujours plus innovantes, voilà qu’il part en croisade contre l’une d’entre elles. « C’est un dingue intelligent. Les pires… » (p. 20) Les heures passent, les enfants ont faim et sont fatigués, et Émile cherche encore comment atteindre son interlocuteur sans mettre en danger la petite classe. « Vous avez affaire à un homme qui est en train de tout perdre. » (p. 53) Chaque minute compte et les deux hommes découvrent chacun les secrets de l’autre.
Ce très court roman se lit facilement et interroge avec une acuité certaine l’usage déraisonné des réseaux sociaux et le développement incompressible de l’intelligence artificielle. Hélas, mon intérêt a fortement décru quand les motivations du preneur d’otage sont dévoilées. Je ne peux en dire davantage, au risque de divulgâcher l’intrigue. Ce texte est loin d’être celui que j’ai préféré dans l’œuvre de Clara Dupont-Monod, mais sa lecture a résonné assez agréablement avec celle de Wanted de Philippe Claudel.