Essai en bande dessinée de Liv Strömquist.
En décryptant les constructions sociales de la féminité et de la masculinité dans les familles hétéroparentales, l’autrice réfléchit aux relations de couple et de famille et plus largement aux relations sociales des représentants de chaque sexe. Elle dénonce les schémas qui se transmettent depuis des siècles et que les générations reproduisent sans les remettre en question. Elle dénonce surtout la place donnée/imposée à la femme par le patriarcat et les institutions. « Historiquement, la femme n’a pas bénéficié du même droit de propriété sur le corps de l’homme. » Par ailleurs, elle enjoint les femmes à ne pas s’enfermer dans cette place, à ne pas accepter les reproches incessants et à prendre en main leur corps et leur sexualité. « C’est ma faute s’il n’est pas sympa avec moi ! Si seulement je n’avais pas été aussi ennuyeuse / chamailleuse / petite-bourgeoise / rabâcheuse / paresseuse / lunatique / talentueuse / prétentieuse / susceptible / potelée / rougeaude / gourmande / insomniaque /flemmarde et nulle en bricolage… il ne m’aurait pas traitée comme ça ! » Enfin, sans angélisme ni mièvrerie, elle appelle à l’amour et au respect.
Tout cela peut sembler bien facile, bien mignon, bien culcul, mais ça ne l’est pas. Je ne suis pas friande des graphismes de Liv Strömquist, mais je suis enthousiasmée par ses démonstrations. Chaque chapitre présente les sujets clairement, avec une ironie bien sentie et nécessaire, en se fondant sur des exemples concrets, des personnalités que tout le monde connaît. Et si le titre met en avant un homme, c’est pour mieux évoquer les sentiments de son épouse. Cet essai graphique est excellent et pertinent dans un monde où la parole des femmes se libère. Dans le même genre, je vous conseille les écrits de Mona Chollet, notamment Beauté fatale.