Bande dessinée de Boulet et Aseyn.
« Ça va être flippant, tu te sens prête ? » (p. 5) Grâce à son amie Dana, Marje découvre le Bolchoï, une plateforme de réalité virtuelle où chacun, via son avatar, peut devenir ce qu’il veut : explorateur, coureur de rallye ou vaillant chevalier. « Laisse-les te tuer, bon sang ! / Mais c’est stupide ! Je vais pas crever juste pour être polie ! / Tu n’as rien à perdre ! Tu te laisses mourir et demain on y retourne, loin de ces installes ! » (p. 41) La jeune doctorante prudente souhaitait initialement explorer Titan et d’autres planètes pour enrichir sa thèse, mais elle devient rapidement, et à la surprise de tous, une excellente joueuse. « La science ne se fait pas dans le vide. Il faut de la patience, mais aussi de l’imagination. Ce sont nos rêves qui sont le moteur. La science n’est qu’un outil à leur service. » (p. 115) Son enthousiasme ne fait que croître quand de nouvelles zones sont débloquées dans le Bolchoï : les potentialités pour investir et coloniser sont infinies. Et Marje se découvre une ténacité et un goût de la victoire qu’elle a bien du mal à canaliser.
Avec ses bonus en réalité augmentée, cette bande dessinée offre une aventure plus que dépaysante, et ce en dépit d’un look un peu rétro. Je n’ai pas reconnu le trait de Boulet, mais j’ai eu l’impression de lire l’une des vieilles BD que mon grand-père gardait dans son bureau. Entre hypermodernisme et vintage cool, le premier volume de Bolchoï Arena pose les bases d’une histoire qui tient en haleine. Et j’ai plutôt hâte de lire la suite des mésaventures de Marje. « Je croyais qu’on ne pouvait pas avoir mal dans le Bolchoï ? » (p. 66)