Nouvelle d’Edward Page Mitchell.
Par hasard et par erreur, Fisher, touriste américain, est pris pour un médecin et amené au chevet du baron Savitch qui lui fait une étrange demande. « Agissez sur-le-champ – il n’y a pas une minute à perdre. Dévissez le haut de mon crâne ! » (p. 17) Quand survient le vrai médecin du baron russe, le docteur Rapperschwyll, un terrible secret est sur le point d’être dévoilé, et cela pourrait menacer l’humanité tout entière. « Le but ultime de l’évolution de la créature est de devenir le créateur. » (p. 36)
Le mécanicien roi
Nouvelle d’Étienne-Jean Delécluze.
Le narrateur raconte sa rencontre avec un coutelier qui développe de bien curieuses inventions dans le bazar mécanique de sa cave. « J’avais le secret du mouvement perpétuel et je l’ai combiné avec la puissance de la vapeur et des eaux. » (p. 66) Pour avoir créé un monde complet qui a fini par disparaître, le mécanicien est devenu fou. Mais sans doute est-ce pour le mieux. « Que vous êtes heureux ! […] Vous n’avez jamais été roi ; vous n’avez jamais eu l’envie et le pouvoir de faire le mal ? Eh bien, moi, je l’ai fait. Je l’ai médité, je l’ai calculé, je l’ai machinisé ! » (p. 68)
Avec ces deux courts textes mâtinés d’un gothique de bon aloi, les auteurs sont précurseurs de la science-fiction. Ces nouvelles annoncent de manière prophétique les lois de la robotique, le soulèvement de machines dangereuses, les réflexions bioéthiques et les inquiétudes liées à l’intelligence artificielle. Vous pensez qu’un assemblage de boulons et de courroies alimenté par la vapeur ne peut pas vous faire peur ? Que vous êtes naïfs !