Roman graphique de Philippe Richelle et Frédéric Rébéna.
En 1935, François Mitterrand est un jeune étudiant en droit, issu d’un milieu catholique bourgeois de droite. Mais plutôt que la magistrature, c’est la littérature qui l’intéresse, si tant est qu’il puisse obtenir le prix Goncourt. Il a de l’ambition et abhorre l’incurie intellectuelle. « La modestie, c’est l’affaire des médiocres. » (p. 31) Ainsi, il préfère discuter avec un ouvrier qu’avec un camarade, si le premier est plus vif d’esprit que le second. « S’il fallait se limiter aux écrivains de droite, nous n’aurions qu’une demi-vision du monde. » (p. 9) Le jeune Mitterrand est un amoureux passionné, voire excessif, mais aussi un séducteur très sûr de lui. Prisonnier militaire pendant la Deuxième Guerre mondiale, il s’échappe avec succès et entre dans l’administration de Vichy, certain de pouvoir aider les prisonniers, les évadés et les réfugiés. Mais face à la politique outrageusement collaborationniste de Laval, la nécessité de résister s’impose.
Pour moi, François Mitterrand, c’est un vieux monsieur, président de la République quand j’étais enfant. Et surtout l’incarnation du socialisme. Grâce à cette bande dessinée, je découvre un homme bien plus complexe, ouvert à toutes les rencontres tant qu’elles sont stimulantes et émulatrices. Le dessin, en quelques traits, rend parfaitement hommage au visage de ce politique. Et j’ai bien envie maintenant de lire une biographie complète du bonhomme !