Premier roman de Philippe Nonie.
Prix Nouveau Talent de la Fondation Bouygues Telecom en 2011. La condition de participation à ce prix littéraire est d’intégrer le langage SMS et/ou les messageries instantanées.
Hubert est un trader obsédé par le travail, à tel point que son épouse, Suzanne, a décidé de le quitter. Elle l’aime toujours, mais elle ne supporte plus d’être délaissée. Hubert est resté seul en Australie et, même si sa femme lui manque, il n’a pas changé son rythme de vie. Un soir, une inconnue lui rend visite et lui apprend qu’il va mourir. Elle tient un étrange téléphone portable noir comme l’ébène et lui propose une expérience étonnante. Au terme de cette nuit, tout bascule pour Hubert. « On ne meurt pas par envie, […], choisir le moment de sa fin serait une porte ouverte sur l’éternité. » (p. 32)
Vingt ans plus tard, Céline décide de passer un été en France. Sur les plages des landes, elle rencontre Xavier, mais elle perçoit souvent une présence étrange et inconnue. Sans le savoir, elle avance sur les traces de sa propre histoire : entre rêves, peintures aborigènes et SMS, la jeune femme va découvrir l’origine de son existence. Pour cela, elle doit retrouver et affronter l’inconnue, et surtout elle devra se battre pour les êtres qu’elle aime.
Non, je n’en dirai pas plus ! Il serait vraiment dommage que je déflore le roman !
Ce premier roman est vraiment très réussi. L’auteur propose une intrigue relativement simple, mais composée de telle façon que le lecteur doit rester vigilant. Le texte ne se découpe pas en chapitres, mais en paragraphes intitulés et, de l’un à l’autre, on change de point de vue, d’époque, voire d’histoire. Le seul point commun est toujours cette inconnue qui sort de nulle part et disparaît en un instant. Je retiens de ce très beau texte que des pas dans le sable sont une preuve de la vie : il ne faut pas oublier que la fin sera toujours identique, quel que soit le chemin parcouru.
Pour ce qui est de la forme, j’ai d’abord trouvé étrange que les SMS soient transcrits en français usuel. Dans un sens, cela fausse un peu le jeu et facilite trop la lecture. À moins que l’auteur ait pris le parti d’affirmer que le langage SMS est une langue étrangère qu’il faut traduire pour les non-initiés. Quoi qu’il en soit, Philippe Nonie présente le langage SMS comme une facilité, mais également comme une protection. Il permet d’échanger des émotions qui, si elles sont codées, n’en sont pas moins bien réelles. J’ai particulièrement apprécié que le langage ne soit qu’un ressort et non un prétexte à l’histoire. Ainsi, il est présent sans être parasite et il s’intègre au texte général sans paraître artificiel.
N’hésitez pas à découvrir ce premier roman : il est très prometteur et j’espère lire bientôt d’autres textes de Philippe Nonie.