Album de Lapuss’.
Vous aimez les chats ? Eux ne nous aiment pas. Ils travaillent sans relâche à nous anéantir. « T’es obligé de dormir sur mon bouquin ? / J’aime pas quand tu t’instruis. Si on veut dominer le monde un jour, vous devez rester les parfaits petits cloportes incultes que vous êtes… » (p. 57) Les chats nous observent, nous jugent, nous méprisent. Ils savent aussi où sont leurs intérêts et quand il vaut mieux arrêter de déconner sous peine de voir disparaître la gamelle. « T’es conscient que si on veut surclasser un jour les humains, va falloir arrêter cette manie de se lécher les burnes en permanence ? » (p. 40) OK, ils forment des groupes de soutien pour ceux d’entre eux qui sont traumatisés par l’aspirateur, mais ne nous y trompons pas, ils sont prêts à tout. « C’est quoi ces croquettes partout ? Je vais encore mettre des heures à tout ramasser. / C’est pour vous apprendre à ramper, humains… comme les petites larves infectes que vous êtes ! » (p. 13)
On adore faire dire aux chats ce qu’on pense qu’ils pensent de nous. Et je ne pense pas que Lapuss’ soit très loin d’une certaine vérité. Avec son dessin simple et efficace, en noir et blanc, il croque des scènes hilarantes dans lesquelles tout propriétaire de chat se reconnaîtra, au moins un peu. Si j’ai ri de bon cœur devant les nombreux gags de ce petit album, j’avoue préférer la vision du chat développée par Stéphanie Hochet, dans Éloge du chat. Le chat y est certes seigneur impitoyable, prince parfois méprisant, mais il y est plus noble que fourbe, plus majestueux que calculateur.