Le scarabée d’or – Legrand vit presque reclus sur l’île de Sullivan, en Caroline du Sud, avec le nègre Jupiter pour compagnie. Son ami, le narrateur, s’inquiète des sautes d’humeur du jeune homme, anciennement riche et désormais ruiné. Quand Legrand trouve un scarabée à la carapace dorée, il est certain que sa fortune est faite. « Je ne doutais pas que Legrand n’eût le cerveau infecté de quelqu’une des innombrables superstitions du Sud relatives aux trésors enfouis, et que cette imagination n’eut été confirmée par la trouvaille du scarabée. » (p. 30) Derrière l’apparente folie de Legrand, il y a un code à déchiffrer et un palpitant mystère.
La lettre volée – Une lettre compromettante a été dérobée dans des appartements royaux et le voleur use de son funeste pouvoir pour menacer les parties concernées. Le mobile est clair, les victimes également. Ce que personne ne sait, c’est où est cachée cette lettre. « Peut-être est-ce la simplicité même de la chose qui vous induit en erreur. […] Peut-être le mystère est-il un peu trop clair. » (p. 65)Le policier chargé de cette affaire a beau faire, le mystère reste entier.
Le mystère est le point commun de ces deux textes : qu’il s’agisse d’un code à craquer ou d’une évidence à dévoiler, Edgar Allan Poe noue deux intrigues si bien ficelées que le dénouement seul apporte un éclaircissement. Dans les deux cas, le plaisir n’est pas tant de comprendre le mystère, mais d’observer comment l’auteur l’a élaboré.