Bande dessinée de Lewis Trondheim.
Lapinot est ici est un étudiant en médecine et Richard un journaliste et, à vue de nez, on se trouve dans les années 40. Par un concours de circonstances, ils se retrouvent face à un monstre immense dans un immeuble haussmannien. « Tout ça est formidable, non ? Vous avez déjà suivi une affaire plus excitante ? / Oui… elle mesurait 1,70 mètre et je l’ai épousée. » (p. 13) L’affaire devient encore plus intéressante quand il est soudain question de manipulations génétiques sur des souris et de machine à voyager dans le temps. Elle devient très intrigante quand le préfet et le chef des services secrets cherchent à l’étouffer. Et elle devient carrément dangereuse quand la mafia et un aspirant dictateur essaient de mettre la main sur le secret que tant cherchent à dissimuler.
En une bande dessinée foutrement bien rythmée, il est question de violence, de vivre-ensemble, d’espionnage et de carottes. Car qui pourrait se passer de ce délicieux tubercule ? « Dieu n’a pas inventé le couteau pour l’homme s’entretue, mais pour couper les carottes en jolies rondelles, non ? » (p. 47) Pour le moment, chaque tome des aventures de Lapinot m’enchante. L’absurde est toujours mis au service d’une réflexion subtile. Et aussi de la rigolade, parce que l’humour reste ce qu’on a fait de mieux pour dérider les cons.