Romans d’Isabel Allende.
Fille du destin – Bébé abandonné sur le pas de leur porte, sur le port de Valparaiso, Elisa a été recueillie et élevée par les Sommers. Choyée et tendrement aimée, elle vit pendant seiez ans entre les leçons de piano et de couture de Mis Rose et les recettes de Mama Fresia, sa nourrice indienne. Cette existence idyllique vole en éclat le jour où elle rencontre Joaquin Murieta, employé de la Compagnie britannique d’import-export que dirige Jeremy Sommers. Elisa fugue la maison de son enfance pour suivre son fiancé vers la Californie où vient de naître la fièvre de l’or. Mais ce monde-là est bien différent du Chili où elle a grandi. Dans la nouvelle nation qu’elle découvre, Elisa noue des amitiés solides et découvre le monde cruel des grands espaces.
Les premières amours d’Elisa m’ont rappelée L’amour aux temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez. Elisa est une enfant surprotégée et nourrie d’amour, tout comme Fermina Daza. Elle aussi croit voir en l’amour sa première chance de goûter à la liberté. La romance entre Elisa et Joaquin est néanmoins beaucoup moins policée que celle que présente Marquez. L’amour n’est qu’un prétexte à l’échappée belle d’une jeune femme timorée, mais déterminée.
Les descriptions des espaces californiens ressemblent au nature writing. La différence entre le riche monde bourgeois du Chili et l’aprêté de la vie sur les routes californiennes est saisissante. Elisa prouve qu’elle peut vivre partout, aussi difficile que soit l’adaptation. La fièvre de l’or ne bénéficie pas d’un traitement très nouveau et souffre de quelques lieux communs assez désagréables.
Ce roman est agréable mais je n’en garderai pas un souvenir profond. Ce récit de femme ne m’a pas vraiment touché, même si j’ai apprécié la peinture d’un Chili que l’auteure sait rendre vivant et coloré.
Cadeau pour une bien-aîmée – Pour faire sienne une femme mariée et prétentieuse, un homme peut lui envoyer des champs de fleurs, des forêts de bouquets ou des rivières de diamants. Il peut également l’épier partout, au théâtre, dans la rue et au restaurant. Mais le plus important est de la faire rire. Ainsi elle tombe toute prête dans ses bras. C’est le secret d’une relation bien commencée.
Ce texte court, à mi-chemin entre la nouvelle et le conte, est savoureux. Bien mieux tourné que le récit précédent, il déploie humour et causticité. Avec un accent légèrement philosophique, il se lit comme un traité de séduction ou comme les mémoires d’un séducteur. Voici un texte que Casanova n’aurait pas renié !