Recueil de nouvelles de Guy de Maupassant.
En sept nouvelles, Guy de Maupassant fait la part belle aux amours et aux étreintes. Rien de follement romantique, ni d’éternellement passionné. Chez Maupassant, l’amour est d’abord physique, mais également cynique. Qu’un homme donne son cœur à une femme, pourquoi pas, mais pas plus de deux heures.
Sous la plume de Maupassant, on entend des confidences amoureuses murmurées entre hommes du monde. Certains récits chantent la licence et la cuistrerie. « Ils s’étaient juré, les mains dans les mains, de détourner de ce qu’on appelle le droit chemin toutes les femmes qu’ils pourraient, de préférence celle des amis, de préférence encore celle des amis les plus intimes. » (p. 12) Pour ce qui est des amours parisiennes, on apprend qu’un verrou est un précieux allié des étreintes interdites et qu’il faut se méfier des nombreux atours féminins : mieux vaut corrompre les femmes des autres et du monde derrière des portes closes. Quant à choisir entre une jeunesse et une femme faite, l’homme éperdu n’a souvent qu’à tendre les lèvres pour que le sort choisisse à sa place.
Les amours orientales se déroulent sous des tentes capiteuses et sur des tapis moelleux. Mais les amours mauresques sont dangereuses, surtout quand la femme infidèle se jette au cou d’un Infidèle. En terre d’Islam, le cœur est nomade comme les hommes et l’attachement est encore plus rare qu’en France. Mais pour les senteurs fauves d’une étreinte brune, les hommes oublient tout. « Avec les femmes, il faut toujours pardonner… ou ignorer » (p. 114)
Guy de Maupassant nous parle de femmes qui ne sont pas si farouches et d’adultères plus drôles que dramatiques. Le texte est grivois parce qu’il n’est pas tragique et parce qu’il traite l’amour comme une bagatelle. L’humour affleure sous la plume et le verbe suggère suffisamment pour prêter à rire. Un recueil savoureux.