Siggy et Graff décident un jour d’abandonner l’université. Ils joignent leurs maigres moyens pour acheter une moto qui leur permettra de faire le tour de l’Europe de l’est. « On va faire un voyage du tonnerre, Graff ; ça fait longtemps que j’y pense et je sais comment faire pour pas que ça foire. D’abord, pas de projets précis, pas d’itinéraire établi à l’avance, pas de détails. Il suffit de penser aux choses très fort. Tu penses à des montagnes, mettons, ou à des plages. Tu penses à des veuves riches et à des petites paysannes et puis tu tends le doigt dans la direction où tu penses les trouver et tu choisis les routes de la même manière, tu les choisis pour les côtes et les virages ; c’est le deuxième point, ça, choisir les routes qui vont plaire à la bête. » (p. 17) Ce sont les premiers jours du printemps à Vienne et il flotte dans l’air et dans les esprits un parfum d’insouciance. Les deux acolytes partent sur leur monture pétaradante avec le projet fou de revenir à Vienne pour libérer tous les animaux du zoo.
Voilà un certain temps que je n’avais pas abandonné un livre. Je n’ai vraiment pas réussi à m’attacher à ces deux garçons plus ou moins vagabonds et à leurs aventures picaresques, cocasses et épineuses. Plus les jours passaient et moins j’avais envie de reprendre ce livre et de connaître la suite de l’histoire. Il est parfois inutile et trop douloureux de s’acharner sur une œuvre quand il y a tant d’autres livres à découvrir. Je rends sa liberté au premier roman de John Irving. Et liberté pour la lectrice !
Du même auteur, j’avais beaucoup aimé Une veuve de papier.