Tome 1 : L’affaire Jane Eyre – Tome 2 : Délivrez-moi ! – Tome 3 : Le puits des histoires perdues
Roman de Jasper Fforde.
Thursday Next n’a toujours pas récupéré son mari Landen, mais elle a accouché. Son fils Friday a maintenant deux ans et elle est bien décidée à lui donner un père. Elle a un sicaire à ses trousses et elle doit garder un œil sur Yorrick Kaine, personnage échappé d’un livre, devenu chancelier du pays et un peu trop à la colle avec le groupe Goliath, multinationale à la dent dure et aux desseins délirants. Et voilà que St Zvlkx, religieux du 13e siècle, débarque en 1988, bien décidé à voir se réaliser ses prédictions, notamment la victoire de l’équipe des Maillets de Swindon. N’oublions que le Minotaure est toujours en fuite. « Le Minotaure nous créait des problèmes qui dépassaient largement son importance littéraire. » (p. 16) Et il y a Hamlet qui se demande comment les lecteurs le perçoivent et qui décide de faire une incursion dans le Monde Extérieur, laissant le royaume de Danemark aux mains d’une Ophélie furax, et profitant de son incursion dans la réalité pour flirter avec Lady Hamilton qui pleure l’éradication de l’amiral Nelson. Alors que le petit Friday apprend à parler en lorem ipsum, un climat antidanois s’installe en Grande-Bretagne et Yorrick aimerait bien se faire élire dictateur de l’Angleterre. Pour réussir à tout mener de front, il faut des nerfs d’acier, des ressources insoupçonnées et une bonne dose de second degré. Il ne manquerait plus que les personnages se rebellent… « Les personnages n’ont pas à dicter à l’auteur ce qu’il doit écrire. » (p. 208)
Voilà, rien n’a changé dans l’univers de Thursday Next, c’est toujours le grand n’importe quoi mis au service du rire et d’une intrigue rudement bien ficelée. « Si le monde réel était un roman, il n’aurait jamais trouvé d’éditeur. Trop long, trop délayé… et pour finir, sans véritable dénouement. » (p. 104) C’est certain que si l’on s’amuse à comparer les mérites du roman et ceux de la vie réelle, on peut avoir envie de s’installer dans le premier. C’est toujours avec jubilation que je pars à la suite de Jasper Fforde dans ses déambulations littéraires.