Tout est fatal

Recueil de nouvelles de Stephen King.

« À cette époque, il y avait des fantômes partout. » (p. 67) Je ne vais pas vous résumer chaque nouvelle, ce serait tellement dommage. Sachez que si vous cherchez le talent de conteur de Stephen King, vous serez servi avec Tout est fatal. Mon grand bonheur est d’avoir trouvé dans ce recueil une nouvelle liée à l’univers de La tour sombre : j’ai revu Roland de Gilead ! Et j’ai retrouvé des thèmes chers à cet auteur qui devient un chouchou, comme la route, la prison, la mort, le couple en crise, les œuvres d’art qui prennent vie, les tueurs en série et autres morts violentes.

Il y a quelque chose de l’exercice de style dans ce recueil tant l’auteur pointe du doigt les textes immanquables que doit produire tout écrivain qui se targue d’écrire des récits d’horreur. On trouve la chambre d’hôtel hanté, l’enterrement d’une personne encore vivante et quelques autres morceaux d’anthologie. Évidemment, le roi de l’épouvante mitonne tout cela à sa sauce en n’oubliant pas de rendre hommage à ses maîtres et sources d’inspiration : Alfred Hitchcock, Agatha Christie, Ann Radcliffe, Franz Kafka, Nathaniel Hawthorne et autres. « L’existentialisme, mon lapin, quel concept, tout de même – voir Jean-Paul Sartre. D’après lui, l’enfer serait les autres. À mon sens, ça pourrait bien être une éternelle répétition. » (p. 554)

Dans les notes préliminaires ou conclusives de ses textes, Stephen King se permet quelques réflexions sur l’écriture et sur son métier. « Les histoires sont des artefacts : non pas des choses fabriquées, des choses que nous créons (et dont nous revendiquons la paternité), mais des objets préexistants que nous allons dénicher. » (p. 319) Sans jamais se départir d’un humour rouge sang, il prouve qu’il est tout à fait divertissant d’écrire des récits d’épouvante, mais que l’horreur ne doit jamais être gratuite : elle est certes jouissive, mais elle doit être réfléchie et mesurée, sinon le gore prend le dessus avec son cortège de clichés ridicules. Et en bon romancier, en artiste qui maîtrise son outil, l’auteur ne présente pas que des histoires qui font peur : il y a aussi des nouvelles qui font réfléchir et qui émeuvent aux larmes. Et certains passages qui font carrément rire à s’en faire péter les cordes vocales. Si, promis !

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