Jacob Barnes, dit Jake, est un Américain expatrié, journaliste en France. Blessé pendant la Première Guerre mondiale, il garde des séquelles, notamment une impuissance sexuelle qui l’empêche de consommer son amour avec Brett, jeune femme qui se donne à tous les hommes pour combler sa frustration. Il doit en outre supporter les frasques de son ami Robert Cohn, juif complexé qui boxe à tour de bras et ne sait comment se débarrasser d’une femme encombrante. Entre les folles soirées parisiennes de l’après-guerre et les courses de taureaux à Pampelune, Jake et ses amis expatriés traînent leur mal-être à travers l’Europe. « Ce n’est pas parce que tu iras d’un endroit dans un autre que tu échapperas à toi-même. Ça ne donne aucun résultat. » (p. 21)
Un des dangers, quand on ne sait pas bien quelle histoire on va lire, c’est d’être déçu. Je m’attendais à un roman sur la guerre d’Espagne. En fait d’Espagne, je n’ai eu que la tauromachie, activité que je suis loin d’apprécier. De plus, j’ai été bien en peine de m’attacher aux personnages. Certes, ils souffrent et cherchent l’apaisement dans des litres d’alcool et des activités frivoles. Leur regard désabusé sur le monde me déplaît, tout comme leur propension à ne rien attendre du lendemain. Bref, je m’en vais relire Le vieil homme et la mer pour une énième fois : cette fable écologique et humaine me touche bien davantage.
Deux extraits pour finir.
« Et tu dis que tu veux être un écrivain ! Tu n’es qu’un journaliste. Un journaliste expatrié. Tu devrais être ironique dès la minute où tu te lèves. Tu devrais te réveiller la bouche pleine de pitié. » (p. 116)
« Voilà. On envoie une femme avec un homme. On la présente à un autre pour qu’elle file avec lui. Et puis, il faut aller la rechercher. Et terminer le télégramme par Tendresses. Parfait. » (p. 236)