Luce et Xavier forment un couple heureux et complice. Ils savent avoir trouvé le partenaire de leur vie et rien ne semble pouvoir briser leur bonheur. Hélas, quand Luce tombe dans le coma après un grave accident de voiture, Xavier est démuni, d’autant plus qu’il découvre peu à peu les nombreux secrets de sa bien-aimée. Finalement, le bonheur est plus fragile qu’il n’y paraît… à moins que l’on sache surmonter les non-dits et les incompréhensions et ouvrir son cœur à l’autre pour l’accepter comme il est, avec ses blessures et ses fêlures. « Mon erreur est que, par amour, j’ai voulu te préserver. Alors que, par amour, j’aurais dû tout te confier. » (p. 121)
Vous trouvez que j’en fais un peu trop avec ce résumé ? Vous avez raison, mais dites-vous que je suis loin d’arriver à la cheville de l’auteure qui ne nous épargne rien dans l’overdose et le too much. Accident de voiture, coma, cauchemars bien flippants, déni de grossesse, adultère, avortement, viol, boulimie, mensonges et j’en passe, ce roman est glauque et abracadabrantesque ! Les premières pages annoncent qu’il est tiré de faits réels. Soit, la réalité produit des horreurs que l’imagination a bien du mal à dépasser, mais là, non, c’est trop. OK, il est aussi question de résilience et de courage face à l’inadmissible, mais c’est présenté beaucoup trop maladroitement.
(Attention, parenthèse sur un embryon ridicule de réflexion sur le gender !)
Il y a aussi des petites réflexions parfaitement horripilantes sur les livres ou les chansons qui sont plutôt faits pour les femmes. Là, je vois rouge, surtout quand ça vient d’une femme ! Le rose, c’est pour les fifilles et le bleu, c’est pour les mecs, c’est ça ? Plutôt crever que d’accepter de telles âneries ! La littérature et la musique, même si elles sont populaires – et encore plus si elles le sont ! – ne sont jamais réservées à un sexe ou à un autre ! Je kiffe les petits lapins avec des kikis dans les oreilles et j’écoute du rap américain bien trash à fond en faisant le ménage ou des pompes. Je me gave jusqu’à l’overdose des romans de Stephen King en peignant mes orteils en rouge pétant. Je regarde des comédies romantiques à paillettes, des dessins animés et des films de kung-fu. Rien d’incompatible, rien d’exclusif ! Alors, lire que Calogero est plutôt un chanteur à minettes, ça me hérisse le poil ! Il faut vraiment arrêter de sexualiser les choses : si un truc te plaît, ça te plaît, point barre ! Ne te demande pas si c’est fait pour les femmes ou pour les hommes : si ça te plaît, c’est fait pour toi.
(Fin de la parenthèse coup de gueule !)
Outre le fond, la forme est un désastre. Phrases creuses, considérations oiseuses, dialogues sans rythme, intrigue confuse, identification des protagonistes brouillonnes… Bref, le style de ce roman est navrant, pour ne pas dire inexistant. Certains passages sont dignes d’être imprimés sur des badges. « Les moments difficiles et éprouvants renforcent l’amitié. » (p. 38) Oui, je sais, je suis dure et bien peu indulgente, mais j’ai levé les yeux au ciel tellement souvent en lisant ce bouquin que j’ai une tendinite à chaque sourcil ! Je sais être exigeante en termes de style, très exigeante. Je peux pardonner à un texte de ne pas en avoir si l’intrigue est agréable, mais je ne peux pas accepter que les deux manquent.
Je ne doute pas que l’auteure a mis beaucoup d’elle dans son œuvre et a consacré beaucoup d’énergie et de cœur à son texte. Je ne l’attaque pas personnellement, mais je ne peux décemment pas vous conseiller son roman.