Revival

Roman de Stephen King.

Jamie Morton a 6 ans quand il rencontre le révérend Charles Jacobs. Trois ans plus tard, le pasteur quitte la ville après une terrible tragédie. Jamie le retrouve bien plus tard : alors qu’il est drogué et en très mauvaise posture, il est sauvé par l’ancien révérend reconverti en bateleur de foire. Charles Jacobs est toujours autant fasciné par l’électricité et en a fait son fonds de commerce. « L’électricité est l’une des portes que Dieu a ouvert vers l’infini. » (p. 31) Des années après, Charles Jacobs est devenu faiseur de miracles et soigne par l’électricité lors de grands rassemblements où se mêlent foi délirante et mystification. « Charles Jacobs était un Bon Samaritain. C’était aussi un savant à moitié fou. » (p. 146) Pour avoir été témoin du pouvoir de Jacobs, Jamie sait que manipuler l’électricité comme le fait le révérend est dangereux : chaque miracle vient avec un prix à payer, bien trop élevé. « L’enfer est pavé de bonnes intentions. […] Et de lumières électriques. » (p. 34)

L’hommage à Mary Shelley et à Lovecraf est évident. « Il existe vraiment une électricité secrète, et ses usages sont multiples. Je ne les ai simplement pas encore tous découverts, y compris celui qui m’intéresse le plus. » (p. 137) Sans être déplaisante, cette histoire aurait sans aucun doute été mieux traitée dans une nouvelle, format où Stephen King excelle. Ici, tout est trop long et la grande révélation horrifique du roman est mal amenée, presque bâclée et insérée au forceps dans une histoire qui aurait gagné à être plus subtile. Stephen King n’a pourtant pas besoin d’ajouter du gore et de l’hémoglobine pour conserver son titre de roi de l’horreur : souvent, ce qui terrifie le plus, c’est ce que l’on ne montre pas. Heureusement, il y a des phrases qui sauvent un peu l’ensemble, car elles sont du pur Stephen King. « Quand ça va pas fort et que vous voulez vous sentir mieux, traitez quelque chose de vieux tas de merde. En général, ça marche. » (p. 10) Revival n’est pas une totale déception, mais il n’entre clairement pas dans mon Top5 des livres de Stephen King. Étrangement, il a les défauts d’un premier roman ou d’un roman de jeunesse. Mais comme toujours, quand il s’agit de terrifier ou de faire sursauter, Stephen King n’a pas son pareil. Ici, à grand renfort de foudre et d’éclairs, il va vous faire détester l’électricité ! Ah, le bon vieux temps de l’éclairage à la bougie…

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