L’outsider

Roman de Stephen King.

Le corps du jeune Frankie Peterson est retrouvé partiellement dévoré et souillé. Tout accuse Terry Maitland, l’entraîneur de baseball. « Il n’a pas une tête de monstre, hein ? / C’est rarement le cas. » (p. 57) Pour Ralph Anderson, policier en charge de l’enquête, l’arrestation du coach aurait dû être le premier pas vers une résolution judiciaire rapide. Cependant, les preuves se contredisent : d’interrogatoires en analyses, d’alibis en dépositions, la certitude fait place au doute. Et voilà que l’enquête prend un tournant inattendu, entraînant la mort de nombreux innocents. Devant l’ampleur du drame et du mystère, Ralph est perdu. « J’ai déjà commis des erreurs dans ma carrière, mais pas aussi graves. C’est comme si j’étais devenu aveugle. » (p. 134) Peu à peu, il devient évident que le vrai coupable n’a pas été appréhendé et qu’il n’en est pas à son coup d’essai. « Il se peut qu’on résolve cette affaire, […], mais je ne sais pas si on aimera ce qu’on risque de découvrir. On s’engage dans une forêt profonde. » (p. 316) Avec l’avocat de la famille Maitland et Holly Gibney (lisez Mr Mercedes, Carnets noirs et Fin de ronde), Ralph Anderson se lance dans une enquête tortueuse où chaque nouvel élément est plus improbable que le précédent. « Cet inconnu, je veux que vous le trouviez. Ne le laissez pas s’échapper uniquement parce que vous ne croyez pas à son existence. » (p. 505)

Avec ce roman autrement plus abouti que son précédent, Sleeping Beauties, Stephen King ajoute un nouveau monstre à sa collection déjà bien fournie. D’une certaine façon, il n’en finit pas d’explorer la figure du vampire, depuis Salem et Docteur Sleep. Les quelque 700 pages du roman se dévorent. Cela tient à la brièveté des chapitres, au dynamisme des échanges et à la variété narrative : on passe tantôt d’un dialogue à un interrogatoire, tantôt d’une description à un rapport médicolégal. Et tout s’enchaîne très bien. Sans réussir à mettre le doigt sur ce qui fonde cette intuition, j’ai le sentiment que L’outsider ouvre une suite, soit pour Ralph Anderson, soit pour Holly Gibney. Je serais assez étonnée que Stephen King s’en tienne là avec la créature qu’il a tiré du folklore latino-américain.

Ce contenu a été publié dans Mon Alexandrie. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.