Bande dessinée de Loïc Clément et Anne Montel, d’après le roman de Marie-Aude Murail.
En 1875, la jeune Londonienne Charity Tiddler s’ennuie dans la nurserie. Enfant unique laissée aux soins approximatifs d’une femme de chambre obsédée par les histoires de fantômes, elle fait de la nature son terrain de jeu, de découverte et d’expériences scientifiques. Et elle ramène dans sa chambre des hérissons, des oiseaux, des escargots, des grenouilles, des lapins, etc. Toute une ménagerie qui n’échappe pas toujours aux couteaux de la cuisinière au rez-de-chaussée. « Oui, tout débuta avec une souris. Avec son fin museau pointu, ses minuscules pattes tremblotantes et ses deux yeux comme des grains de café luisants, elle me parut vraiment charmante. » (p. 19) Pendant le temps de la cohabitation avec ses petits compagnons, Charity les dessine, les étudie, les détaille. Véritable autodidacte, elle est curieuse par ennui et passionnée par nature.
Les dessins à l’aquarelle d’Anne Montel collent parfaitement au délicieux roman de Marie-Aude Murail et rendent à merveille l’atmosphère naturaliste de l’histoire. J’ai retrouvé avec délice l’adorable Peter qui inspira tant Beatrix Potter, autrice à qui Marie-Aude Murail rend hommage dans son texte. « J’ai connu beaucoup de lapins dans ma vie. Mais Peter était un lapin d’exception. » (p. 90) Avec ce premier tome, l’adaptation en bande dessinée de ce très joli roman jeunesse est une vision douce-amère de l’enfance et de ses merveilles, mais aussi de sa fin inévitable et trop souvent brutale. Il me tarde que paraisse le deuxième volume.