Diane Arbus se réveille sur scène. Sait-elle qu’elle est morte ? Rien n’est certain. Pour l’accompagner dans le récit de son existence, elle convoque des proches, et c’est toute sa vie qui se déroule face à la salle. Elle raconte sa rencontre avec son futur mari et avec la photographie, les célébrités qu’elle a photographiées. « La plupart des gens ont besoin qu’on leur accorde un peu d’attention. Braquer l’appareil photo sur quelqu’un, c’est comme lui dire : tu vois, moi je fais attention à toi. » (p. 30) Elle explore ses failles et ses douleurs tandis que l’objectif infatigable mitraille les autres intervenants. Et surtout, Diane s’adresse au public. C’est encore la meilleure façon de ne pas disparaître des mémoires. « Est-ce que vous aimez Diane Arbus ? Est-ce que vous l’aimez spécialement ? Est-ce que la photographie vous – distrait ? Est-ce qu’elle vous interroge ? Est-ce qu’elle vous fait mal ? Est-ce que vous prenez des photos ? Maintenant, tout le monde prend des photos. » (p. 8)
Comme presque toujours quand je lis une pièce de théâtre contemporaine, je suis convaincue que j’aurais davantage apprécié l’œuvre si je l’avais vue jouer. D’autant plus au regard de l’énergie qui exsude du texte. Observer le presque seul en scène de l’actrice doit être fascinant.
Ouvrage lu dans le cadre du Prix « Écrire la photographie » organisé par la librairie lilloise Place Ronde.