Rature

Roman de Philippe Claudel, illustrations de Lucille Clerc.

Le Rature, c’est un bateau que tout le monde connaît au port. « Le Rature était toujours le premier fileyeur à quitter le port, et le dernier à y rentrer. Comme s’il avait hâte de fuir le monde, et peinait ensuite à s’arracher à la mer. » (p. 43) Le capitaine est efficace dans chaque geste, précis dans chaque manœuvre. La mer, il la respecte, et son labeur, il l’aime : entre humilité et gratitude, il lance chaque jour ses filets dans les vagues généreuses. La pêche, c’est plus qu’un métier, c’est une existence. Homme de peu de mots, le capitaine porte au cœur une blessure muette et aigüe, mêlée de l’espoir d’un retour et de retrouvailles.

Avec les mots de Philippe Claudel et les images de Lucille Clerc, nous sommes sur le bateau, dans le roulis, sous les vagues, mais aussi dans les pensées du capitaine. Une nouvelle fois, l’auteur explore un lieu essentiel : ici, ce sont les liquides et vertigineux sommets de la haute mer, plutôt que la montagne, où le héros taciturne trouve son équilibre. La dessinatrice, qui a déjà produit les couvertures de L’archipel du chien, Fantaisie allemande et Crépuscule, a saisi l’insondable beauté de la mer et les tourments de l’âme d’un homme simple, mais profond. L’auteur a toujours les mots justes pour parler du chagrin et de l’amour. Plonger dans l’un de ses textes, c’est la certitude d’être saisie au cœur et de vibrer d’émotions.

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