Dors ton sommeil de brute

Roman de Carole Martinez.

Une nuit, tous les enfants du monde poussent le même hurlement, à la même heure. Le Cri fait le tour du globe et a des répercussions terribles. « Comme il fallait être en confiance pour s’abandonner ainsi à la nuit et accepter de perdre connaissance ! Tout pouvait arriver durant ce temps où, sans défense, nous laissions nos corps à quai et voguions ailleurs. » (p. 25) Quelques nuits plus tard, un autre phénomène secoue à nouveau les petit·es de tous les pays et malmène la planète. Pour les parents, pour les adultes, les innocent·es endormi·es sont désormais les messagers des malheurs à venir qui s’abattront sur la Terre. « Nous sommes une énergie, un mouvement vif, un sursaut. » (p. 84) Que faut-il craindre des rêves que les enfants partagent, en communion avec la nature ? Faut-il y lire les prophéties d’un monde qui se meurt et appelle à l’aide, dans un ultime soubresaut ? Chaque crépuscule fait naître la peur de ce qui, peut-être, se produira aux heures les plus sombres. « Désormais les rêves laissaient donc des traces dans notre monde. Ils pouvaient tuer. » (p. 128) Quelque part en France, une mère qui protège sa fille du mal intime est soudain rattrapée par le mal mondial. Entre un homme qui découvre trop tard ce qu’est l’amour et un autre qui ne sait que trop combien l’amour peut faire souffrir, les catastrophes universelles se mêlent aux catastrophes intimes, dans un cauchemar dont personne ne sait si l’on peut s’en réveiller. « La Terre nous demande quelque chose à travers les rêves de nos enfants, nous devrions l’écouter et retrouver l’équilibre. » (p. 134)

Depuis son premier roman, Carole Martinez m’enchante avec des histoires où le fantastique affleure sous la surface de la réalité. « Aussi séparés que nous puissions être du reste du monde, nous sommes un morceau d’humanité et tout ce qui la secoue nous secoue. » (p. 106) Ici, elle m’a attrapée dès les premières pages et tenue en haleine jusqu’au dernier chapitre où elle m’a lâchée, brusquement, dans une fin où je ne trouve ni résolution ni logique. Ai-je mal compris le dénouement des nuits terribles qui frappent son roman ? Ça ne m’empêchera pas de continuer à lire cette autrice.

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5 réponses à Dors ton sommeil de brute

  1. Lydia dit :

    J’ai adoré moi aussi !

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