La plantation

Roman de Leila Meacham.

S’estimant spolié dans l’héritage paternel, Silas Toliver décide de quitter la plantation familiale et la Caroline du Sud pour rejoindre le Texas afin d’acheter des terres et d’exploiter son propre coton. Patiemment, il monte ce projet avec son ami Jeremy Warwick qui, comme lui, est un cadet qui a peu de chances de s’imposer dans l’exploitation familiale. Silas est plein d’espoir et d’ambition pour Somerset, la plantation dont il imagine déjà les réussites et les bénéfices. Soutenu par sa jolie fiancée, Lettie, il tente de réunir les fonds nécessaires à l’expédition, mais il doit se rendre à l’évidence : il n’a pas les moyens de partir. C’est alors que Carson Wyndham, planteur richissime des environs lui propose un marché : il financera son expédition vers le Texas à condition que Silas épouse sa fille, Jessica. L’amitié de la jeune fille avec une esclave, ses idées abolitionnistes et son implication dans le chemin de fer clandestin ne sont pas du goût de son père qui veut l’éloigner de sa plantation et des exactions d’un certain groupe d’hommes blancs qui sont sans pitié envers les esclaves et leurs sympathisants. « Le Nord ne respectera jamais le Fugitive Slave Act et le Sud ne tolérera pas que l’on ne s’y conforme pas. » (p. 257)

En acceptant ce marché, Silas doit renoncer à Lettie. D’aucuns chuchotent que ce sacrifice attirera une malédiction sur les terres de Somerset. Mais Silas est trop obsédé par son projet pour y prêter foi. « Certaines choses sont si importantes qu’elles passent avant les sentiments personnels. Somerset, par exemple. Cette terre appartient aux Toliver. Elle n’est pas à vendre, quel que soit le prix ou la raison. Nous en sommes les seuls maîtres et nous n’en partagerons pas le contrôle. » (p. 399) Quel sera donc l’avenir des enfants de Somerset ? Trouveront-ils l’amour et le bonheur sur les terres fertiles du Texas ?

La plantation est le préquel du roman Les roses de Somerset. Leila Meacham raconte la naissance de la plantation dont elle narrait les déboires dans son précédent roman. On découvre comment les Toliver, les Warwick et les Dumont ont fondé Howbutker, florissante ville texane. L’auteure retrace soixante-dix ans d’histoire américaine, depuis le conflit entre le Texas et le Mexique à la guerre de Sécession, sans oublier les crises économiques qui menacent les entrepreneurs des nouveaux territoires. Le personnage emblématique de ce récit est Jessica Toliver qui traverse les générations et voit s’épanouir et souffrir sa famille jusqu’à l’aube du vingtième siècle.

J’avais apprécié Les roses de Somerset qui est une romance historique plaisante et divertissante, mais j’ai de loin préféré La plantation. Ce récit, tout en affichant toujours un fort caractère sentimental, propose un substrat plus riche et plus intéressant. Au-delà des sentiments personnels et des amours des personnages, on assiste à la naissance d’un état et à la transformation des mentalités sur de nombreux sujets, qu’il s’agisse de l’esclavage ou de la place des femmes dans la société.

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