Le lapin en peluche

Album jeunesse illustré par Komako Sakaï, d’après une histoire de Margery Williams.

Qui me connaît n’ignore pas mon attachement à mon propre lapin en peluche. En une vingtaine de pages, cet album m’a plongée dans un rêve auquel je crois.

Un lapin en peluche se trouve parmi les jouets que contient une grosse chaussettes de Noël. « Il était magnifique, dodu comme les lapins doivent l’être, avec un pelage brun et blanc et de longues oreilles doublées de satin rose. » Dans la chambre d’enfant, parmi les autres jouets, il se sent un peu seul. Un vieux cheval à bascule lui révèle le secret de l’existence des jouets : « C’est une chose qui arrive quand un enfant t’aime très, très longtemps. Pas seulement pour jouer avec toi, mais qu’il t’aime vraiment. […] Une fois que tu es vivant, tu le restes pour toujours. » Le lapin en peluche partage les jours et les nuits d’un petit garçon qui l’aime si fort qu’il ne doute pas que son jouet favori est vivant. Voilà le mystère accompli : le lapin en peluche, au-delà du temps et des peines, est devenu éternel et il n’oubliera pas celui qui lui a offert la vie.

Ce texte simple fait de cet album un livre idéal pour accompagner le coucher des tout-petits. Les tons poudrés, pastels et un peu passés nourrissent une illustration qui se veut un hymne aux paradis perdus. Tout est suranné, délicatement poussiéreux et infiniment précieux. L’aspect crayonné et subtilement inachevé des images permet à chaque enfant, jeune ou moins jeune, de se reconnaître dans la chambre du petit garçon et de regoûter les saveurs des époques les plus douces.

Me voilà toute conquise et très émue par cet album.

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Edit du 19 mars 2012

Après lecture, j’ai offert cet album à mon petit cousin québécois. Mais il manquait à ma bibliothèque et à mes besoins de douceur. J’ai profité du Salon du livre qui mettait le Japon à l’honneur pour me procurer un exemplaire qui restera chez moi. Nouvelle lecture et le même émerveillement devant ce très joli conte qui n’est pas sans me rappeler l’histoire de Pinocchio. Après tout, si on y croit suffisamment fort, les rêves prennent vie.

Toujours aussi émue et ravie par les illustrations de Komako Sakaï, cette nouvelle lecture m’a fait découvrir de nouvelles beautés, comme le pli d’une oreille qui évoque le mouvement ou le frémissement d’un corps qui se sait à sa place. Le lien entre le jouet et l’enfant est célébré comme une évidence et la connivence entre l’ami de tissu et l’ami de chair ne fait aucun doute. « Quand il n’y avait plus personne dans la chambre, il se blottissait contre lui et chuchotait à son oreille. Il lui parlait du jardin, des fleurs, des papillons, des framboisiers, et de tous les jeux magnifiques auxquels ils joueraient à nouveau ensemble. »

C’est une autre histoire de lapin en peluche dans ma semaine. Mais je doute d’en avoir jamais assez !

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