Patrick Bruel

Album de photographies, par Pierre Terrasson.

Pierre Terrasson est de ces photographes qui ne cherchent pas le cliché extraordinaire, mais qui s’attachent à saisir le simple et l’immédiat. Ce n’était pas gagné avec Patrick Bruel, monstre sacré pour qui tant de fans (femmes ?) qui se sont cassés la voix. Des débuts du chanteur en 1987 en passant par la tournée des DOM-TOM en 1991 jusqu’aux Francopholies, Pierre Terrasson a humblement suivi Patrick Bruel, immortalisant l’homme au-delà du chanteur. Certes, Patrick est charmeur devant l’objectif, pas timide et il sait jouer les beaux gosses. Mais jamais l’image ne devient racoleuse. Le photographe se réjouit d’avoir saisi le chanteur « loin du parisianisme. » (p. 42) C’est vrai que cette étiquette lui colle à la peau. Mais de Paris, Patrick n’a ici que le regard gouailleur et pétillent d’un titi, la guitare en plus et toujours à portée de main.

L’album se compose de très beaux portraits, mais aucun qui célèbre le sex symbol. Si Patrick a fait hurler des milliers de femmes, ce n’est pas pour rien, mais ce n’est pas pour autant qu’il en fait son fond de commerce. L’homme est musicien, chanteur, compositeur, mais aussi réalisateur et acteur. Plusieurs cordes à ses guitares donc. Entre couleurs et N&B, de doubles pages en vignettes, Patrick crève la page et sort du moule dans lequel certains l’auraient bien (mal) encadré.

Je n’ai jamais été de celles qui déchiraient leurs chemises ou qui s’arrachaient la gorge et les yeux pour le beau ténébreux. Je suis plutôt David Bowie ou Jim Morrison. D’ailleurs, parlons-en de Jim. Pierre Terrasson nous dit que « Patrick est assez rock, quand il a envie. En tout cas, il aime bien Jim Morrison et U2. » (p. 112) À mon sens, il ne suffit pas d’écouter les Doors et de porter un perfecto pour être rock, mais passons. Donc je n’ai jamais sangloté au moindre passage de l’idole sur le petit écran, ni fait la queue pendant des heures pour m’offrir une place du dernier concert du bonhomme. À l’occasion j’ai fredonné une de ses mélodies. Mais l’album photo de Pierre Terrasson rend justice à un chanteur qui n’a pas qu’une plastique et une belle gueule. Laissons de côté les considérations musicales – nous ne nous entendrons pas – et savourons seulement le plaisir de feuilleter un ouvrage plein de sensibilité et de retenue. Ce que j’ai préféré dans ce livre ? Les polaroïds sur les dernières pages : Bruel n’y est pas seul et il a su s’entourer, que ce soit de musiciens ou de chanteurs, de réalisateurs ou d’acteurs. Ce que Pierre Terrasson nous donne à voir, c’est l’ami Bruel et ça valait bien tout un album.

Aux mêmes éditions, vous trouverez de superbes ouvrages sur Jim Morrison (encore lui !) et les Doors et sur Bob Dylan.

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