Album de Margery Williams. Illustrations de William Nicholson.
Le Lapin en peluche arrive dans la vie d’un petit garçon le jour de Noël. Même s’il est très beau et très doux, il a bien du mal à se faire une place dans la chambre d’enfant, au milieu d’autres jouets plus grands ou plus sophistiqués qui prétendent être vivants. Mais la vérité, c’est qu’un jouet n’est vivant qu’à une condition, et ça ne dépend pas du nombre de ressorts qui s’agitent dans son ventre. « Être vivant ne dépend pas de la façon dont on est fait. […] C’est quelque chose qui t’arrive quand un enfant t’aime très, très longtemps, pas seulement pour jouer avec toi, mais qu’il t’aime vraiment, alors tu deviens vivant pour de vrai. » (p. 9)
Et le miracle prend forme : le Lapin en peluche devient le jouet préféré du petit garçon. « Des semaines passèrent et le petit Lapin devint très vieux et tout râpé, mais l’enfant l’aimait tout autant. Il l’aimait tellement que le Lapin y perdit ses moustaches, que la doublure rose de ses oreilles vira au gris et que ses mouchetures brunes s’effacèrent. » (p. 25) Le Lapin en peluche est devenu vivant grâce à l’enfant, mais voilà qu’il est séparé du petit garçon. Que va-t-il devenir, lui qui ne connaît que la chambre d’enfant ? Que deviennent les jouets quand les enfants ne les aiment plus ?
J’avais beaucoup aimé Le lapin en peluche de Komako Sakaï, album adapté de l’œuvre de Margery Williams. Il était temps de découvrir l’original. L’histoire est identique et l’émotion est la même, mais j’ai préféré les illustrations de Komako Sakaï, plus douces et plus évocatrices des plaisirs perdus de l’enfance.