Le narrateur raconte la nuit d’épouvante qu’il a passée à Innsmouth, alors qu’il était un jeune homme à la découverte du monde. « J’éprouve un étrange désir de dire tout bas les effroyables heures que j’ai passées dans ce lieu malfamé et malchanceux, havre de mort et de monstruosités impies. » (p. 4) Dans ce port quasi abandonné du Massachusetts, mais où la pêche est étonnamment abondante, on parle de pirates, de rites satanistes et de sacrifices odieux pour justifier la prodigalité des flots. Comment expliquer que les habitants, si peu nombreux, semblent malades et portent ce qu’il convient d’appeler « le masque d’Innsmouth » ? D’où viennent les bruits étranges et que signifie la langue incompréhensible qui se murmure dans le noir ? Avez-vous vraiment envie de rester pour le découvrir ?
Lovecraft est une des grandes inspirations de Stephen King et il était temps que je découvre enfin son œuvre. J’y ai évidemment trouvé ce qu’il est aisé de lui reprocher : son racisme, sa xénophobie ou encore son obsession malsaine envers la difformité. Si je m’en tiens uniquement à l’auteur, laissant de côté l’homme, je salue la maîtrise du suspense et le talent pour les descriptions qui, sans déborder d’épithètes, sont sans équivoque ! Et quel plaisir, si je peux dire, de faire enfin la rencontre de Cthulhu… Affaire à suivre, vous vous en doutez !