Recueil de nouvelles de Stephen King.
Le téléphone de M. Harrigan – Gamin, Craig travaille pour le riche M. Harrigan. Il lui fait la lecture, arrose ses plantes et lui tient compagnie. Et un jour, il lui offre un téléphone portable. Le vieil homme est immédiatement accro à ce petit appareil qui lui permet d’explorer le monde depuis chez lui. « Fournir gratuitement des informations utiles, cela va à l’encontre de tout ce que je sais du monde des affaires. » (p. 27) Hélas, M. Harrigan meurt et Craig a l’idée étrange de glisser le téléphone dans la poche du costume du défunt. Et l’idée encore plus étrange d’appeler parfois cet appareil désormais enfoui sous terre. « Il ne faut pas appeler, si vous ne voulez pas qu’on réponde. » (p. 70)
La vie de Chuck – C’est l’histoire de la fin du monde : Internet s’éteint. L’électricité se coupe. Les catastrophes écologiques et technologiques se succèdent. Ou plutôt, c’est l’histoire d’un homme en costume qui se met à danser avec une inconnue, dans la rue, au son d’une batterie endiablée. Non, en fait, c’est l’histoire d’un gamin qui vit dans une maison dont une des pièces est verrouillée.
Si ça saigne – Holly Gibney est toujours à la tête de l’agence Finders Keepers. Alors qu’une bombe vient d’éclater dans un collège en Pennsylvanie, faisant de nombreuses victimes parmi les enfants, Holly a un sentiment étrange en regardant les informations. Et elle ne peut s’empêcher de repenser à l’outsider, mort dans une grotte au Texas. « Il est différents modèles à lui tout seul, tous construits à partir du même gabarit. » (p. 218) Comme à chaque fois qu’elle est obsédée par un problème, Holly s’investit corps et âme pour l’élucider.
Rat – Drew Larson a écrit quelques nouvelles et certaines ont été publiées. Mais son obsession, c’est d’écrire un roman. Jusqu’au jour où il a l’idée, la grande idée. Celle qui prouvera enfin qu’il est capable d’aller au bout d’une œuvre. « Depuis que je suis adulte, ou presque, j’essaie d’écrire un roman. Est-ce que je sais pourquoi ? Non. je sais seulement que c’est ce qui me manque dans la vie. Il faut que je le fasse. Et je le ferai. C’est très important. » (p. 340) Drew part s’isoler plusieurs semaines dans le chalet familial, se moquant bien qu’une tempête approche. Seul compte son roman, et Drew est prêt à tout pour en venir à bout.
En quatre textes de longueurs différentes, Stephen King reprend de vieilles ficelles, mais aucune n’est usée. Au contraire, elles sont patinées et c’est un plaisir régressif de retrouver certains sujets que le maître affectionne : critique des nouvelles technologies et de notre dépendance envers elles, histoire et politique américaines, pacte faustien, affres de l’écriture, etc. Jusqu’aux rats dont il avait déjà fait le centre d’une nouvelle. Comme il l’a souvent déjà prouvé, Stephen King est excellent dans le format court. C’est le cas dans Si ça saigne. Chaque nouvelle fonctionne parfaitement, simple et efficace. « C’était de la fascination, vous comprenez ? Cette fascination pour le bizarre que l’on ressent tous pour l’interdit. » (p. 64)