Bande dessinée biographique de Pénélope Bagieu.
L’autrice/dessinatrice a fait du chemin depuis Ma vie est tout à fait fascinante. Je la suis avec intérêt et j’avais déjà beaucoup apprécié Cadavre exquis, La page blanche et California Dreamin’. La retrouver dans un texte très personnel est un grand plaisir. L’objet en dit déjà beaucoup, avant même de parcourir les pages : cet ouvrage noir à couverture souple, épaisse et noire, fermée d’un élastique, a tout du carnet Moleskine de l’artiste et du journal intime de l’adolescente.
De souvenirs d’enfance en traumatismes d’ado et de galère de jeune femme dans le grand Paris, Pénélope Bagieu se raconte, voire se livre avec pudeur, mais sans honte ni tabou. Elle dit les petites et les grandes découvertes qui l’ont construite, les douleurs, les points de bascule, parfois de désenchantement. « Le nounours n’était pas un lot de consolation. C’était un permis d’oser des trucs. » Il y a toujours de l’humour et une forme d’autodérision que l’autrice maîtrise depuis ses premières publications, mais aussi de l’émotion, beaucoup. Le récit qu’elle fait de sa relation avec son chat m’a – sans surprise – fait pleurer à grosses larmes. Et j’ai serré les poings de rage devant ses témoignages de femme malmenée par les hommes.
Certains épisodes sont de vrais crève-cœurs, d’autres sont plus légers. Le noir et blanc s’adapte parfaitement à chaque récit et les rend un peu universels. C’est forcément touchant, sans être jamais niais ni pathétique. C’est humain et très réel.