Roman de Robert Goolrick.
Après l’incendie
« Cette maison ne s’était pas construite avec des briques et du mortier, mais avec une cruauté inimaginable, transmise de génération en génération. » (p. 12) Pour sauver Saratoga de la ruine, la jeune Diana Cooke sait qu’elle doit se marier richement. Flamboyant et richissime, le capitaine Copperton semble au premier abord être le meilleur époux possible, mais le mariage devient rapidement triste et violent. Diana endure les brutalités du capitaine et peine à nouer un lien avec leur fils, Ashton. « Elle avait basculé dans cet engrenage subtil et polymorphe qui transforme l’amour en carnage et le mariage en tuerie. » (p. 100) Les années passent et les tragédies se succèdent, toutes alimentées par des désirs non comblés. Ceux et celles qui passent par Saratoga ne le savent pas, mais iels ont tout à craindre des lieux et de leurs habitants. « Elle se faisait digérer par cette maison vorace qui appartenait au fils rêveur qu’elle ne connaissait plus. » (p. 143)
Voilà le premier roman de Robert Goolrick qui me laisse sur ma faim. Les répétitions au fil des chapitres sont agaçantes et parfois incohérentes, et de nombreuses pistes narratives sont esquissées sans être approfondies. L’ensemble manque de corps et de force, contrairement aux autres textes de l’auteur où l’engrenage de la tragédie est parfaitement huilé. J’ai toutefois passé un moment de lecture assez plaisant et j’ai tombé les 300 pages en 2 jours.
Je retiens quelques phrases puissantes.
« Tu ne comprends pas que cette maison est vivante, qu’elle a des exigences, des humeurs, des vengeances. » (p. 247)
« L’histoire de ce monde est celle des liens muets qui unissent les femmes puissantes. » (p. 260)
« L’amour n’est pas une histoire de passion, pour finir. C’est une question de bonté. » (p. 314)
« Les gens du Sud naissent avec une propension à la nostalgie et une tentation de vivre dans le passé, de s’y réfugier comme on enfilerait un pull tricoté par un être cher, et d’y vivre pour toujours. » (p. 326)
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Trois lamentations
Dans ce court texte autobiographique, Robert Goolrick convoque le souvenir de trois camarades d’école, chacune moquée pour son apparence : la maigre Wanda, la grosse Claudie et la noire Curtissa. « On ne peut pas toucher tous les cœurs. On ne peut pas toujours donner à l’autre une raison de tenir bon. » (p. 380) Par un geste anodin, le jeune Robert a fait preuve de toute la gentillesse possible pour un garçon du pauvre Sud des États-Unis. L’anecdote est simple et émouvante, et elle éclaire autrement l’enfance déjà décrite dans Féroces.
Bon, je crois que je ne vais pas l’ajouter à ma PAL…
Il y a de meilleurs romans de cet auteur à découvrir !