Roman de Nicci French. Lu lors de sa parution, en 2002 ou 2003.
Alice Loudon mène une vie paisible. Scientifique émérite, elle conjugue travail et vie conjugale dans un équilibre parfait. Il suffit d’un regard avec un étranger pour qu’elle abandonne tout. Avec Adam, elle découvre la passion sans limite. Adam est un alpiniste héroïque qui a secouru un groupe de randonneurs. C’est aussi un homme en proie à de violents démons. Il refuse qu’on l’abandonne ou qu’on le néglige. Exclusif, il impose à Alice une transparence et une disponibilité de tous les instants. Son passé est flou. En voulant combler les blancs, Alice s’aventure en terrain dangereux. Jusqu’où ira Adam pour la garder et pour dissimuler son passé ?
Mouaif… C’est un thriller. Pas ma tasse de thé (en porcelaine de Chine). Pour commencer, gros carton rouge pour la couverture de l’édition que j’ai choisie ! Hors-sujet complet ! Je me rappelle les cris et émois de mes camarades de classe qui l’ont lu en même que moi. Nous avions 15-16 ans, jeunes lycéennes impressionnables. Elles étaient toutes palpitantes et emballées par les exploits d’Adam et par sa féroce virilité (et féroce est bien édulcoré..). Et moi de considérer ce livre comme un gros navet et de me demander quelle fille normale pouvait avoir de pareils fantasmes ! Non merci, Tarzan, moi pas vouloir une lune de miel qui frôle l’asphyxie… Tout est trop « gros » pour moi dans ce genre de littérature: les personnages, les évènements, les situations. Le manichéisme des personnages est très vite agaçant. On a la gentille Alice qui quitte son gentil mari et qui est bien punie puisqu’elle a brisé son mariage. Et on a le vilain Adam qui fait des vilaines choses, mais c’est normal, il est méchant. Un peu bêbête… Ça pourrait presque être rangé avec les Chairs de Poule s’il n’y avait les quelques scènes torrides entre Alice et Adam. Une petite analyse des prénoms pour finir. Alice, c’est une énième version du personnage de Lewis Carroll : la petite fille désobéissante qui perd ses repères dans un monde étrange et inquiétant. Mais c’est bien fait pour elle, elle n’avait qu’à écouter sa maman. Adam, c’est le premier homme pour Alice, dans le sens où elle découvre sa féminité et son potentiel sensuel avec lui. Ça rappelle vaguement, et il faut vraiment creuser, Ève qui se découvre nue et rougissante après avoir croqué le fruit défendu. Et encore une fois, c’est à cause d’Adam qu’on expulse la femme du Paradis. Bref, ce n’est pas une lecture aussi désagréable que mon billet peut le laisser entendre. Il faut être réceptif au genre pour apprécier. Moi, ça me fait juste sourire au point de vouloir dire des bêtises à mon tour…