Nouvelle d’Honoré de Balzac.
Le jeune Nicolas Poussin est avide de découvrir les techniques de peinture de maître Frenhofer. Introduit auprès du peintre par Porbus, il est empli d’admiration. Sa curiosité est éveillée par la mystérieuse toile que peint Frenhofer et qu’il refuse de livrer aux regards. Le maître ne parvient pas à terminer son chef d’œuvre, La belle noiseuse, portrait de femme qu’il veut plus vrai que nature et dont il affirme qu’aucune femme de chair ne surpassera en beauté. Nicolas Poussin propose au maître de comparer sa toile avec sa maîtresse, la belle Gillette. Pour Frenhofer, le verdict est sans appel, sa vierge peinte est au-dessus de toutes les femmes du monde. Pour Poussin et Porbus, à la vue du chef d’œuvre enfin dévoilé, il n’y a que stupéfaction et désarroi.
Frenhofer est un personnage faustien, vendu à la peinture pour une femme d’exception et trompé dans le marché insane qu’il a contracté. Génie aux portes de la folie, retranché des réalités et aveuglé par des années de recherche de la beauté, il ne reconnaît plus la grâce vivante. Le maître dont le jeune peintre voudrait tout apprendre est un artiste qui ne sait plus rien.
Balzac fait entrer par la petite porte des artistes peintres de renom. J’apprécie toujours la synesthésie d’un texte, quand les mots en disent plus en passant par les images ou les odeurs. Le texte est court, fulgurant comme un trait de peinture sur une toile blanche.
Voici un des chefs d’œuvre trop peu connus de la Comédie Humaine. À lire sans aucun doute!