Dans la lande de la région d’Edgon, quelque part dans le Wessex, une année et un jour voient se dérouler de nombreux événements :
- Des feux de joie dans les hauteurs de la lande ;
- Des promesses d’amour et des promesses non tenues ;
- Des mariages manqués, des mariages conclus et des mariages tristes ;
- Des changements plus ou moins heureux de profession.
Thomasine Yeobright, Damon Wildeve, Clym Yeobright, Eustacia Vye et Diggory Venn composent la farandole de personnages qui se retrouvent dans la nuit ou sur les chemins de la lande. « Le crépuscule et la lande d’Edgon composaient à eux deux un ensemble majestueux sans sévérité, émouvant sans ostentation, éloquent dans ses conseils, sublime sans sa simplicité. » (p. 7) Et ce sont évidemment les personnes qui sont à l’image de ces lieux modestes et patients qui finiront heureux. « La jeune fille semblait créée pour inspirer un poète : la bien décrire eût été la chanter. » (p. 40) Les ambitieux, les inconstants et les fiévreux ne trouvent pas leur place dans ce recoin d’Angleterre qui appelle au calme de l’âme. « S’éprendre de leur propre déconfiture amoureuse est un instinct chez certaines femmes. » (p. 151)
Dans l’œuvre de Thomas Hardy, ce roman tient davantage de Jude l’obscur que de Loin de la foule déchaînée. Il y a l’insatisfaction de ceux qui pensent pouvoir trouver une meilleure place dans ce monde, et l’hésitation amoureuse entre plusieurs prétendants ne se dénoue pas aussi paisiblement que pour Bathsheba. « Être aimée jusqu’à la folie, tel était son désir profond. L’amour représentait pour elle le seul antidote contre le vide dévorant de ses jours. Et elle paraissait soupirer après cette abstraction appelée l’amour passionné plus qu’après un amant. » (p. 70) J’ai retrouvé avec bonheur le Wessex, contrée imaginée par l’auteur, et je rêve de la voir se concrétiser sous mes yeux. Cette nature fruste, mais bonne a tout pour me plaire. « Il est impossible de vivre ici à moins d’être un oiseau sauvage ou un peintre paysagiste. » (p. 89)