Le grand Meaulnes

Roman d’Alain Fournier.

Quand Augustin Meaulnes arrive en pension chez les Seurier, il vit les dernières heures de son adolescence. Une escapade qui vire à la fugue, et le voilà au milieu d’une fête étrange, organisée pour une jeune romantique qui veut présenter sa fiancée au monde. Mais la fête tourne court. De retour au pensionnat, Meaulnes garde la nostalgie de cette nuit enchantée et le doux souvenir d’Yvonne. Il veut retrouver le château magnifique où s’est tenue cette fête curieuse et magique. Meaulnes passera sa vie à chercher, sans jamais se résoudre à se contenter de ce qui lui est offert.

Très beau roman d’apprentissage, touchant et grave. Certaines scènes de la fête, les farandoles et l’euphorie débridée m’ont fait penser aux tableaux de Brueghel, l’innocence en plus. Je recommande ce texte aux adolescents. C’est très joli et le style de l’auteur est délicieux.

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My fair Lily

Biographie de Valérie Hanotel.

Émilie Langtry écrit ses mémoires, dans une villa de Monaco. Nous sommes en 1924. Émilie, ou Lily, fut une beauté tapageuse de l’Angleterre de la reine Victoria. Maitresse du prince héritier Édouard et de nombreux milliardaires, elle fut aussi l’amie de Sarah Bernhardt et d’Oscar Wilde. Actrice célèbre au talent contesté, Lily a toujours cherché le luxe et à gravir l’échelle sociale. On l’a peinte, photographiée, critiquée, copiée, mais personne n’a pu entraver sa marche vers le succès.

Le problème avec les biographies romancées, c’est de doser justement le vrai et le fictif, et de bien accorder le tout. L’histoire de Émilie Langtry est fascinante, pleine de lumières et de mystères, mais tout cela manque de profondeur. L’auteure semble ne jamais prendre vraiment le parti de la biographie romancée, sans pour autant assumer celui de la biographie savante. J’ai nagé dans un entre-deux assez pénible, et les aventures  et photos de la belle Emilia n’ont pas suffi à retenir mon attention.

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Odilon Verjus

Bande dessinée de Yann Verron.

Ba7 tomes: Papous – Pigalle – Eskimo – Adolf – Breiz Atao – Vade retro Hollywood – Folies Zeppelin

Début du XXe siècle: Odilon Verjus est un prêtre missionnaire en Papouasie. Il vit parfaitement heureux dans la forêt, loin du clergé. Son quotidien paisible est bouleversé par l’arrivée d’un frère missionnaire du Sacré-Coeur, Laurent de Boismenu. Après une première aventure dans la jungle de Papouasie, le clergé rappelle les deux religieux et leur donne différentes missions en Europe et ailleurs, pour la grande gloire de l’Église.

Très drôle, avec des blagues en latin et des jeux de mots hilarants. Les personnages sont hauts en couleur, et les aventures rocambolesques. C’est fameux!

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Lettres à Lou

Recueil de lettres de Guillaume Apollinaire.

À la caserne, puis sur le front, le poète n’oublie pas sa belle amante Louise, affectueusement nommée Lou. Dans ses lettres où se mêlent vers et esquisses, il lui répète son amour, son désir et sa tendresse. Il raconte aussi la réalité de la guerre et la vie de soldat. Même quand « son cher Lou » le quitte, Apollinaire ne cesse pas de lui écrire. Il lui recommande son ami Toutou. Ces deux-là s’aiment, et le poète s’en réjouit. Bien qu’amer et menaçant, il n’est pas jaloux puisque sa belle est heureuse.

C’est tout simplement superbe! J’ai trouvé une intensité fabuleuse dans ces lettres. Chaque phrase est une poésie. Je me rappelle avoir aussi beaucoup apprécié l’interprétation de Jean-Louis Trintignant qui lisait certaines de ces lettres à Grenoble.

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Le Scorpion – Série de BD

Bande dessinée, scénarisée par Stephen Desberg et illustrée par Enrico Marini.

Série en 8 tomes: La marque du diable – Le secret du Pape – La croix de Pierre – Le démon au Vatican – La vallée sacrée – Le trésor du Temple – Au nom du Père – Le procès Scorpion

Qui est le Scorpion? Redouté des hommes qui craignent son épée rapide et impitoyable, il est aimé des femmes qui trouvent en lui un amant extraordinaire. Le Scorpion est un archéologue, qui a fait son fonds de commerce des tombes des saints et martyrs. A prix d’or, il revend les reliques de personnages sacrés aux princes et nobles de la Cour de Rome.

Le Scorpion trouve son ennemi le plus acharné en la personne du cardinal Trebaldi. Ce religieux ne sert l’Église que pour mieux assouvir sa soif de pouvoir. Pour Trebaldi, le Scorpion est la personne à abattre, fruit de l’union d’une femme à la beauté envoûtante et du Diable. Mais le père du Scorpion n’est pas le Diable, et la tâche qu’il porte à l’épaule, un scorpion, cache d’autres secrets bien plus noirs.

Cette bande dessinée vaut de très bons romans de cape et d’épée. Le thème des origines de la chrétienté est encore une fois source de nombreuses élucubrations hasardeuses. Mais le dessin de Marini est superbe, et les personnages imaginés par Desberg sont très bien construits.

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Lulu Vroumette

Albums de Daniel Picouly et Frédéric Pillot.

Lulu Vroumette est une petite tortue à qui il arrive plein de jolies aventures. Curieuse de tout, elle pose sans cesse des questions.

Lulu Vroumette – Lulu rentre de l’école. Il fait très chaud. En passant près de la mare, elle décide de faire un petit plongeon. Elle pose son cartable et sa carapace, et plonge pour se rafraîchir. Mais quand vient le moment de rentrer à la maison, Lulu Vroumette ne retrouve plus sa carapace. Catastrophe ! Elle cherche partout et interroge tous les habitants de la forêt.

Lulu a un amoureux – Lulu essaie d’apprendre une poésie. Distraite par son meilleur ennemi, le lièvre Rien-ne-sert, elle part dans une course folle dans la forêt. Et là, surprise! On lui apprend qu’elle a un amoureux. Ce petit coquin grave son nom dans un cœur sur tous les arbres de la forêt des Chênes Enlacés. Lulu décide d’aller flairer ce mystère.

Que c’est mignon! De très belles illustrations et des références qui feront sourire les parents. Comme par exemple le nom des flamants rose, Pink et Floyd, ou encore le nom de la fourmi, Werber, ou bien celui de la coccinelle, Vévé…

À force de les lire et relire à mon petit cousin, j’en connais des phrases par cœur : « Ce doit être si doux, d’être amoureuse de partout », ou alors « C’est quoi cette histoire? Tu verras bien, tarte-à-la poire. »

Ça fait le bonheur des tout-petits et ça berce aussi les plus grands.

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L’imprimeur des libertés

Roman historique de Jean-Paul de Lagrave et Jacques Ruelland.

Fleury Mesplet est imprimeur. Son art lui vaut la haine de l’Église et des puissants, et l’amitié de Voltaire et Franklin. Toujours en fuite, à Londres, en Avignon, à Lyon, puis en Nouvelle-France et à Philadelphie, Fleury Mesplet est déterminé à répandre les idéaux des Lumières et à défendre la liberté. Ses trois épouses le soutiendront, l’une après l’autre, dans son combat contre l’injustice.

Entre longueurs insupportables et ellipses impardonnables, la narration est décousue, et les répétitions lassantes.

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De la caresse

Texte-lettre de François Solesmes, l’amant de Mireille Sorgues, la jeune auteure des Lettres à l’amant.

L’auteur dessine en mots la carte du corps de sa bien-aimée. Les caresses et les baisers sont une science de l’amour. On en découvre les beautés et les mystères.

Un texte sublime, à la limite de la poésie surréaliste ou mallarméenne. Tout se dit en métaphores et périphrases, mais le corps est bien là, identifié sous d’autres noms. Je salue la puissante imagination de l’auteur qui a su trouver d’autres vocables pour qualifier les beautés du corps.

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Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi

Roman de Mathias Malzieu.

Le narrateur vient de perdre sa mère. À sa place, le vide et la douleur. Réfugié sur le parking de l’hôpital, il rencontre Giant Jack, un être fantastique aux dimensions extraordinaires et aux pouvoirs impressionnants. Giant Jack prête un morceau de son ombre au grand orphelin, pour qu’il se protège, pour qu’il guérisse de la mort, pour qu’il retrouve la force et le goût de la vie. Entre réalité douloureuse et fantasmagorie enchanteresse, le narrateur affronte le deuil et résiste à l’appel de l’ombre.

Une œuvre très poétique, pleine de sensibilité, qui aborde avec pudeur mais lucidité les douleurs du deuil, la difficulté de laisser partir l’être cher. J’ai retrouvé l’imaginaire du groupe Dionysos, ses sujets et ses personnages favoris. Ça se lit vite et c’est vraiment charmant.

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Aurélien

Roman de Louis Aragon.

Aurélien est un jeune rentier oisif qui enchaîne les aventures amoureuses dans le Paris mondain des années 1920. Revenu de la guerre, il déborde d’une énergie dont il ne sait que faire, et il traîne son ennui sur les quais de la seine, entre réceptions, affaires et ateliers d’artistes. Chez son ami Barbentane, il rencontre un jour Bérénice Morel, épouse d’un pharmacien de province, venue prendre du repos et du bon temps dans la capitale. D’abord insensible à la jeune femme, Aurélien va en tomber fou amoureux. Les deux jeunes gens vont partager un amour passionnée qui ne sera jamais consommé: les malentendus, les disputes, le goût d’absolu et les distances vont les éloigner. Après un projet de fuite amoureuse avortée, Bérénice revient à son mari et Aurélien retourne à son ennui. Les deux amants se retrouvent des années plus tard, quand les Allemands envahissent le pays. Entre eux, l’amour refleurit, mais le destin s’acharne.

D’Aragon, j’aime surtout la poésie surréaliste. Néanmoins, le livre est beau, l’écriture soignée, parfois exubérante. Certaines descriptions feraient pâlir d’envie Balzac et consorts, par leur longueur et leur précision. J’avais beaucoup aimé le téléfilm où Romane Bohringer incarne Bérénice. Après lecture de l’œuvre, il me semble que le rôle lui convient parfaitement.

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Lolita

Roman de Nabokov.

Humbert Humbert est un brillant professeur de littérature, et un bel homme. Son vice est d’aimer les petites filles, pas toutes, juste les nymphettes chez lesquelles il distingue une propension à la perversité sous des dehors angéliques. Sa logeuse, une femme volubile et envahissante qui s’éprend de lui, a une adorable petite fille, Dolorès. Pour Humbert, elle sera Lolita, l’amour de sa vie, son péché suprême.

Est-ce la traduction qui est mauvaise, ou le style de l’auteur fidèlement reproduit qui m’a déplu ? Les phrases sont longues, les digressions nombreuses. Il y a quelques passages lumineux qui m’ont aidée à ne pas lâcher le livre avant la fin. Il faudrait peut-être que je le relise dans une autre traduction.

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Journal d’une femme adultère

Roman de Curt Leviant.

Guido et Charlie, anciens camarades d’école, se retrouvent après des années de silence. Le premier est photographe, amateur de jolies femmes. Le second est psychologue et il va écouter l’histoire de son ami. Guido est l’amant d’une violoncelliste de talent, juive et mariée à un homme brutal et intransigeant. Il raconte sa liaison, son amour pour cette femme singulière. Charlie décide de rencontrer cette mystérieuse Aviva. À l’insu de Guido, il prend Aviva pour patiente, qui ne sait pas le lien qui unit les deux hommes.

Le récit est tenu successivement par les trois personnages de ce triangle amoureux, avec des incursions brèves et percutantes des conjoints cocus et des autres amants.

Un petit bijou, plein d’humour noir et d’ironie. Le lexique est à lire en même temps ou à la fin de l’histoire . Il offre un éclairage nouveau sur la narration en fonction du moment où on le lit: il révèle la vérité, invalide certains faits que l’on croyait vrais… Bref, tout dans ce livre a fait mon bonheur. Il est très volumineux, mais je n’y ai pas trouvé de longueurs. Je l’ai dévoré en quelques jours et il figure en haut de ma liste de livres à m’offrir !

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La Mécanique du Cœur

Roman de Mathias Malzieu.

Jack naît la nuit la plus froide du monde. Son cœur est gelé. Docteur Madeleine, accoucheuse un peu sorcière, le répare en cousant sur l’organe une horloge. Mais la mécanique est fragile. Jack devra toujours éviter les émotions fortes et surtout ne jamais tomber amoureux. C’est sans compter les yeux de velours d’une petite chanteuse. Quand Jack croise le regard un peu flou de Miss Acacia, il sent son cœur s’emballer. Pour elle, il quitte Édimbourg, rejoint l’Espagne et se sent prêt à tout affronter pour retrouver sa belle amoureuse. Mais l’horloge fait barrage. Jack devra apprendre à aimer sans mentir.

C’est tout simplement bouleversant, empreint de poésie et de romance. Je le conseille à tout le monde, sans restriction. Petit message pour ma sister : Marie-Laure, y a du Tim Burton là-dedans, alors lis-le et dis-moi ce que tu en penses!!!

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Saffia, femme de Smyrne

Roman historique de Rita Amabili-Rivet.

À la mort de Fulvia, Saffia devient diaconesse à Smyrne et est appelée Courrier de Dieu. Dans l’Empire romain où l’on dénonce et tue les chrétiens, les pires ennemis des femmes suivant la Voie de Dieu ne sont pas les Romains, mais leurs frères dans la foi. Nombre d’entre eux nient le rôle des femmes auprès du Christ et refusent l’importance de leur message d’amour. Saffia unit sa destinée à Stephanas, un esclave affranchi qui croit en le rôle des femmes au sein de l’Église chrétienne naissante. Consciente des dangers qui entourent son sacerdoce, Saffia veut porter la parole du Seigneur dans la communauté et au-delà des limites de Smyrne.

Beau texte, très fluide. Vibrant hommage fait au rôle des femmes dans les premiers temps de l’Église, le texte est bien documenté, et ne ressemble pas à certains récits de la vie des saints et martyrs. Pas de volonté d’évangéliser, juste la volonté de corriger certaines erreurs historiques.

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Le premier amour est toujours le dernier

Recueil de nouvelles de Tahar Ben Jelloun.

Histoires d’amour et de sexualité dans le monde où les hommes se croient tout permis. L’Orient d’aujourd’hui n’est plus celui des 1001 nuits, mais certaines barrières demeurent. L’auteur honore pourtant ces femmes qui, dans un monde qui tente de s’ouvrir, cherche l’amour.

Toutes les nouvelles ne se valent pas. Mais globalement, c’est très bien écrit, dans un style particulier. Tout semble être raconté comme un conte oriental, mais la fin est toujours bien différente des récits de Shéhérazade.

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Le Survenant – Marie-Didace

Romans du terroir de Germaine Guèvremont.

Le Survenant – Le Survenant arrive un soir dans la demeure des Beauchemin. Contre repas et abri, il s’offre comme homme à tout faire. Grand, beau, fort et rieur, il ne s’attire pas la sympathie de tous. Il est un homme de la route, il survient dans la quiétude du village, d’où son nom de Survenant. Il repart comme il est venu, ayant suscité un grand amour et des rancœurs. Respecteux de la terre et du travail, il est fasciné par la ville et ses plaisirs.

Plusieurs films ont été tirés de cette œuvre, qui figure en tête des classiques de la littérature québécoise. J’ai été charmé par l’écriture de l’auteur.

Marie-Didace – Le Survenant a quitté la maison des Beauchemin. Le père Didace épouse l’Acayenne, une veuve de Sorel. L’arrivée de la nouvelle ne plaît pas à Alphonsine, la bru de Didace. Elle ne trouve pas sa place dans le foyer. Mais elle gagne soudain l’estime de son beau-père : elle attend un enfant. Pour Didace, c’est la preuve que les Beauchemin ont encore de l’avenir. Pour Angélica qui a tant aimé le Survenant, l’existence prend un tour nouveau quand elle croit le reconnaître dans le journal, sous la mention « Glorieux disparu ». Sa douleur devient celle d’une digne veuve.

Je trouve le deuxième volet moins inspiré que le premier. Il y a des répétitions, des lourdeurs. Cela dit, l’histoire reste belle.

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La pêche blanche – La danse juive

Deux textes de Lise Tremblay.

La pêche blanche – Simon et Robert sont deux frères séparés par les années qui ne communiquent que par quelques lettres. Robert enseigne la littérature au Québec, près de la demeure familiale. Il est marié à une femme qui ne comprend pas sa fascination pour le Saguenay. Simon s’est éloigné de la famille et profite de la vie facile de San Diego. Il s’embauche sur des chantiers et occupe ses soirées à lire les œuvres que lui envoie son frère. Les deux hommes sont réunis par le même mépris pour leur père, un homme dur et mauvais. Quand celui-ci meurt, les deux frères se retrouvent.

La danse juive – À Montréal, une jeune femme obèse est accompagnatrice dans une école de danse. Piètre musicienne, elle accepte néanmoins des remplacements. Depuis toujours, elle cherche à se couper de sa mère, de son père célèbre qui les a abandonnées mais dont elle suit toute la vie dans les magazines à scandale. Son obésité la hante, elle l’accepte, elle la renie. Plus que tout, elle veut fuir le mépris, la pitié.

*****

Deux textes très courts, et heureusement… À les lire, il semble que la vie est bien moche, qu’il fait toujours froid, que le monde ne renferme que des êtres ratés. Félicitations à l’auteure qui sait très bien mettre en mots la misère humaine. Mais après deux livres d’elle, je vais passer à des lectures plus légères.

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La Tracadienne

Roman historique de Louis Haché.

Peggy Doyle a quitté l’Irlande pour le Québec en suivant son mari. Très vite, elle se retrouve seule avec ses deux enfants. À la fin du 19e siècle, il est mal vu qu’une femme occupe des métiers d’hommes. Mais Peggy a décidé de se tirer de la misère et de gagner le respect.

C’est long à démarrer, ça s’emballe vers le milieu et ça retombe comme un soufflé. Aucune homogénéité dans la narration. On passe d’un personnage à l’autre sans savoir pourquoi. Les ellipses sont honteusement masquées par des artifices littéraires. Pourtant, j’aurais bien voulu me laisser prendre par l’histoire de cette femme fière. Mais avec ce livre, il semblerait que la seule façon qu’a une femme de rester libre, c’est de soulever ses jupons. Grrrr…

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La naissance d’une nation

Saga historique de Pierre Caron. Tome 1 : Thérèse. Tome 2 : Marie. Tome 3 : Émilienne.

C’est l’histoire de la Nouvelle-France dès le 17è siècle, vu par le prisme des histoires singulières de femmes de caractère. C’est toute une lignée féminine qui donne à ce pays la force de se battre contre la barbarie des Iroquois, la morsure des hivers, l’oppression anglaise et la défection de la France. Thérèse, Marie-Ève, Louise-Noëlle, Marie-Godine, Viviane, Émilienne sont ces femmes qui ont fait l’histoire du Québec, loin des guerres et de la politique, à force de courage et d’amour.

Très bien écrit, fluide et bien documenté, sans être indigeste pour autant. Un petit détail pénible : toutes les femmes sont belles, et grandes, et séduisantes, avec de beaux cheveux et des yeux brillants… On ne réussira pas à me faire croire qu’il n’y avait pas de laiderons en Nouvelle-France !

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L’âme frère

Roman historique de Gilles Jobidon.

Nouvelle-France, 17e siècle. Jean et Nicolas sont découverts nus et enlacés dans une grange. Accusés de bougrerie, Nicolas est enfermé et Jean, après avoir été marqué au fer rouge, est exilé dans les îles du Sud. Blanche, la fille de Nicolas, part à la recherche de l’amant de son père et lui offre son amour. Entre eux subsiste l’étincelle qui animait Nicolas.

Très court, voire minimaliste, extrêmement poétique, entrelacé de portées musicales, ce texte est un hymne à l’amour homosexuel et une critique virulente lancée contre les obscurantismes de tous âges.

Et ça se voit que je me rattrape sur les romans historiques québécois ? Je deviens incollable sur le traité d’Utrecht et la bataille des Plaines d’Abraham…

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1704

Roman historique de Mylène Gilbert-Dumas.

Le village d’Alice Morton est attaqué par les Français et les Indiens. En plein hiver, les captifs traversent les Green Moutains. Alice, devenue l’esclave de Mamôtkas, apprend à connaître et à comprendre son maître. D’abord révoltée, elle découvre peu à peu une existence pleine de liberté dans laquelle elle se révèle courageuse et animée d’une volonté farouche.

L’auteur a revisité la légende de Mena’sen. C’est très bien rédigé, impossible de lâcher le livre !

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La fille du pasteur Cullen. Tome 1

Roman (pavé…) historique de Sonia Marmen.

Dana Cullen est légèrement infirme depuis l’enfance. Depuis toujours, elle vit dans un univers de livres et de romances. Profondément attachée à son frère Jonat, elle supporte à grand peine le décès de celui-ci. Invitée à Édimbourg par sa tante, elle croit trouver le bonheur en se fiançant avec son beau cousin Timmy. Mais quand sa route croise celle du chirurgien Francis Seton, son existence bascule dans les mystères, les secrets et les mensonges. Dans l’Écosse du 18° siècle, religion, médecine, vertus et débauches s’affrontent.

EXCELLENT ! 911 pages qui m’ont tenue en haleine pendant 4 jour s! Sonia Marmen, qui m’avait charmée avec sa saga Cœur de Gaël, est décidément une romancière à succès. Elle manie l’art de l’ellipse et du suspens avec beaucoup d’habileté et de finesse. Jusqu’au bout, elle mène le lecteur par le bout du nez!

Certes, transporter ce livre peut engendrer une scoliose… Mais ça vaut le détour ! Vivement la suite !

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L’horloge aux souvenirs

Saga familiale en deux tomes de Johanne Poulin-Gagnon

Florence Beauchamps et Arthur Grand-Maison sont nés au bord de la Rivière des Prairies. Mais c’est à Montréal qu’ils s’installent pour fonder leur foyer et entreprendre une existence pleine de promesses. De nombreux enfants agrandissent leur famille. Puis des mariages et des petits-enfants. Chez les Grand-Maison, on est fier et entreprenant, mais aussi sensible et passionné. Les peines ne leur sont pas épargnées: les décès, les injustices, les hontes, les revers de fortune,… Mais l’optimisme et la vaillance prévalent. Il y a toujours un Grand-Maison pour en secourir un plus démuni. Et l’horloge est toujours là, immuable, charriant des décennies de souvenirs et de fierté.

De 1898 aux années 1950, c’est un vrai plaisir de suivre les personnages, attachants et au caractère fort. Mais ça se lit hélas trop vite. J’attendrais presque un troisième tome, parce que je reste sur ma faim !

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Orfeo

Roman de Hans-Jurgen Greif.

Weber est un ancien élève de la Signora, professeure de piano et d’art lyrique. Peu avant sa mort, elle lui confie son dernier élève, un jeune chanteur à la voix unique, venue de l’Italie baroque. Weber rencontre Orfeo. Ce dernier, après un terrible accident de jeunesse, a perdu tout ce qui faisait de lui un homme. La Signora a découvert son amour et son don pour le chant, et l’a formé comme on formait les primo uomo en Italie, ces hommes aux voix d’anges. Mais Orfeo est un être inadapté. Il n’a connu que la Signora, ne sait rien de la vie et des relations humaines. Alors que tous s’émeuvent à l’entendre chanter, il reste froid.

C’est un livre excellent, qui pêche néanmoins par sa longueur. Et pourtant, il n’est pas épais, mais il me semble que certains passages auraient pu être évités. Le texte est mélodieux, très musical. Mais pour les néophytes, comme moi, en musique et chant lyrique, il y a bien des subtilités qui se perdent.

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La très noble demoiselle

Roman historique de Louise Simard.

Louise de Ramezay est la fille du gouverneur de Montréal, Claude de Ramezay, au début du 18° siècle. Indépendante et déterminée, elle fait le choix de ne jamais se marier. Son existence est dédiée aux moulins à scie, au cœur des forêts du Québec, contrées menaçantes et hostiles. Celle que tous nomment « la très noble demoiselle » n’a de cesse d’obtenir de nouvelles terres pour alimenter ses moulins, pour étendre son domaine, pour étendre le Québec. À l’heure de la mort, alors que son pays est aux mains de l’ennemi anglais, Louise de Ramezay fait défiler ses souvenirs. A-t-elle eu tort de se méfier de l’amour ? Qu’a-t-elle gagné dans les luttes féroces du commerce ?

L’auteur livre une biographie plus que romancée. Tout manque de précision : les faits, les dates, les lieux. La lecture est simple et s’accorde à l’écriture simpliste.

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Lili Klondike – Tome 1

Roman historique de Mylène Gilbert-Dumas.

Rosalie Laliberté abandonne son poste de cuisinière pour suivre l’homme qu’elle aime à la recherche de l’or du Klondike. Liliane Doré quitte son fiancé la veille du mariage pour suivre la route des chercheurs d’or. Habitant aux États-Unis, ces deux jeunes Canadiennes, surnommées Lili, sont prêtes à tout pour vivre la plus exaltante des aventures de la fin du 19° siècle: la ruée vers l’or. Mais la route est longue est périlleuse jusqu’à Dawson City, dont on dit que les rues sont pavées d’or. Néanmoins, chacune de leur côté, avec ou sans aide, elles osent traverser le pays, affronter le froid, la nature et les hommes, et se lancer dans cette audacieuse aventure, prenant ainsi leur vie en main.

J’ai particulièrement aimé la construction: d’un chapitre à l’autre, on passe de Rosalie à Liliane. C’est bien écrit, et c’est bien documenté. J’ai hâte de lire la suite !

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Le gay savoir

Thésaurus de récits de Michel Tremblay : La nuit des Princes charmants, Le cœur découvert, Le coeur éclaté, et autres.

Des récits qui parlent d’amour homosexuel dans le Montréal d’hier et d’aujourd’hui. Beaucoup de poésie, de pudeur, mais aussi de violence dans ces textes.

Si l’auteur se montre atrocement odieux au téléphone (la joie d’être une stagiaire française qui ose déranger le maître…), il n’en reste pas moins un artiste à la plume enchanteresse qui manie si bien le joual, le dialecte de Montréal.

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Guido, le roman d’un immigrant

Roman historique de Rita Amabili-Rivet.

Mia raconte l’histoire de son père. Venu d’Italie avec ses parents dans les années 1920, Guido a connu le racisme et les difficultés de la vie d’immigré. Mais il a aussi su créer une famille forte et unie, comme en Italie, à force de travail et d’espoir.

Un bel hommage à son père. Dommage que l’auteure ne prenne pas réellement le parti d’affirmer que Guido est son père.

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Qui verra vivra

Roman historique de Yves Breton.

Martin Talbot a quitté La Rochelle à 18 ans. Nourri des récits des conteurs, il sait qu’il sera coureur des bois en Nouvelle-France. Après un an dans une famille de paysans canadien, il s’embauche dans l’équipe de Joseph de la Treille. Pendant six mois, il va explorer le Canada, chasser et amasser des peaux pour les revendre à Ville-Marie (Montréal), se défendre des Indiens, connaître l’existence exaltante des coureurs de bois. De retour à Ville-Marie, trois ans après son départ de France, il décide de rentrer à La Rochelle. Il s’associe alors à l’entreprise d’armateur de son père. Jusqu’en 1683, il va effectuer la navette entre la France et l’Amérique, en convoyant des marchandises et des soldats.

Le sujet est bon, mais la narration affreusement mauvaise. L’auteur utilise un style pompeux, ampoulé qui se brise soudainement pour tomber dans un langage vulgaire. Incompréhensible et insupportable !

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De père en fille

Roman historique de Louise Simard et Jean-Pierre Wilhelmy.

Entre Québec et Montréal, au 18° siècle, la vie des familles Beyer et Loizeau tourne autour de la médecine. Karl Beyer est un praticien reconnu, mais qui vit au quotidien l’échec de son mariage. La médecine est une de ses passions, ses enfants sont la seconde. Blessé par l’attitude de son fils John-Henry, qui veut être médecin mais sans suivre son enseignement, il reporte son affection sur l’époux de sa fille, la belle Mary-Ann. Francis Loizeau est lui aussi un médecin de talent. Mais toute sa vie, il tentera d’échapper aux mesquineries que lui attirent son origine de Canadien français dans un univers résolument anglais. Eva Beyer, dernière fille de Karl, veut être médecin, mais la profession est interdite aux femmes. Opiniâtre et indépendante, Eva apprend la médecine et se donne pour mission de sauver les femmes et les enfants de la brutalité des hommes. Sur trois générations, la médecine est une affaire de famille.

C’est un bon livre. Mais il y a des facilités littéraires qui m’agaceront toujours: le recours trop systématique à l’ellipse ôte son charme et sa puissance à ce livre…

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