Bande dessinée de Stan Sakai.
Le douzième volume des aventures de Miyamoto Usagi s’ouvre par quatre prologues mythologiques. Ils présentent la cosmogonie japonaise et les kami, ces divinités plus ou moins mineures qui président au destin du monde et des hommes. Ils nous envoient au 12e siècle, lors de la terrible bataille navale entre les Gengi et les Heike, qui vit la défaite de ces derniers et la perte de l’épée qui confère son pouvoir à l’empereur. Ces prologues sont présentés par celui qui mène la conspiration des huit contre le shogunat pour rétablir l’empereur. « La tyrannie militaire s’est abattue sur notre pays à la disparition de l’épée sacrée. Lorsque l’empereur aura en sa possession le dernier des trois trésors divins, ce sera aux yeux du peuple le signe que les dieux souhaitent son retour au pouvoir. » (p. 79) Du moins, c’est ce que le chef des conjurés fait croire, ses desseins étant bien moins nobles.
Notre ronin aux lames affutées retrouve le jeune seigneur Noriyuki et Dame Tomoé, ainsi que ce filou de Gen. Il croise surtout la route de la redoutable Inazuma et le fer avec le terrible Jei (en couverture) qui n’est plus qu’à moitié vivant et se croit investi par les dieux du pouvoir d’éradiquer le mal. De tremblements de terre en légions de crabes rouges venus des mers, le mal change de visage et Miyamoto Usagi passe très près de la mort.
En fin d’ouvrage, les notes historiques de l’auteur témoignent d’un grand travail de recherche et d’une volonté de nourrir la fiction avec le réel, mais surtout avec la tradition nippone. C’est passionnant, évidemment, et je ne tarderai pas à lire la suite des exploits du beau et courageux lapin samouraï !