Tome 1 : Gwendy et la boîte à boutons
Roman de Richard Chizmar.
Gwendy est désormais adulte, mariée et autrice à succès. Mais ce qui mobilise actuellement toute son énergie, c’est son mandat à la chambre des représentants. Son quotidien est très occupé et elle attend avec impatience le retour de son époux qui couvre les événements tragiques au Timor. Décembre 1999 tire à sa fin et tout le monde craint vaguement le grand changement de l’an 2000. De retour à Castle Rock pour passer les fêtes de fin d’année, Gwendy participe aux recherches après la disparition d’une troisième jeune fille. C’est alors que la boîte à boutons refait son apparition dans la vie de Gwendy. « Pourquoi la boîte a-t-elle réapparu ? Et pourquoi maintenant ? » (p. 43) L’objet est toujours aussi fascinant et inquiétant, et Gwendy ne peut s’empêcher de se demander si sa réussite personnelle est liée à la boîte ou si elle en a été l’unique maîtresse. Et désormais chargée d’un mandat politique, Gwendy pourrait utiliser la boîte pour régler bien des situations, ce qui renforce encore sa responsabilité, d’autant qu’un nouveau pouvoir fait irruption dans sa vie. Un certain Stephen King appellerait cela le shining… « Tu as TOUJOURS cru à la magie, Gwendy chérie, et la magie a TOUJOURS cru en toi. » (p. 138)
La suite de l’histoire de cette Pandore moderne, écrite en solo, sans la contribution – mais avec sa bénédiction – du maître de l’horreur est aussi réussie que le premier opus. Simple et efficace comme un téléfilm de deuxième partie de soirée dans les années 1990 ou 2000, ce roman se lit avec un plaisir non dissimulé, notamment si vous êtes nostalgique de cette époque. Richard Chizmar inscrit le récit dans l’univers étendu de Stephen King, notamment en citant à demi-mot d’autres textes de l’auteur du Maine. Aucun doute, nous sommes sur les terres du King ! « Malgré sa sombre histoire et ses particularités, Castle Rock est une ville où existe encore la solidarité. » (p. 111) De fait, ce roman est la preuve d’une belle amitié littéraire et la concrétisation de la générosité d’un maître envers un autre maître, pour le plus grand plaisir des lecteurs. En laissant Chizmar poursuivre l’histoire qu’il avait imaginée, King donne à celle-ci une dimension nouvelle. Et j’ai bien hâte de lire le volet final, de nouveau écrit à quatre mains !