La part manquante

Texte de Christian Bobin.

L’auteur-poète ne cesse jamais d’être observateur, comme quand il imagine la vie d’une femme assise sur un siège à la gare. Il ne cesse pas non plus d’être un résistant têtu et discret, un anarchiste calme face à la vitesse effrénée du monde. Christian Bobin explore des thèmes qui sont fréquents dans son œuvre : l’amour infini des mères, l’avidité innocente des enfants, la délicatesse de la neige, l’affolante beauté du pli d’un vêtement sur le corps d’une femme, le précieux désordre de la chambre d’enfant et du cabinet d’écriture qui sont des lieux jumeaux, la laideur du travail adulte, la brièveté de l’enfance ou encore le miracle de l’écriture.

Même en prose, la poésie ne se prête pas à l’exercice du résumé. Je m’en tiens donc là et me contente de vous conseiller la lecture de l’œuvre de Christian Bobin. Elle se picore sans méthode ni impératif : soyez un merle gourmand dans un cerisier en fruits, prenez ce qui vous tente ! Pour ma part, je garde en tête ces quelques extraits.

« Il en va de la lecture comme d’un amour ou du beau temps : personne ni vous n’y pouvez rien. On lit avec ce qu’on est. On lit ce qu’on est. » (p. 11)

« Nous attendons un amour éternel comme un enfant espère la neige qui ne vient pas, qui peut venir. » (p. 48)

« Écrire c’est par instant se retourner, et voir l’éclair de la hache haut levée, d’un seul coup la fin de l’énigme. » (p. 64)

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2 réponses à La part manquante

  1. Lydia dit :

    Ta phrase sur le Merle me rappelle Colette. 🤗

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