Viticultrices – Treize femmes racontent leur travail de la vigne et du vin

Recueil de témoignages.

« Quand on travaille avec des femmes, il faut composer avec leur vie de femme. » (p. 34) Chaque voix féminine raconte une existence, des choix, des interrogations des espoirs et des renoncements. « La part intime du travail ne saurait être exposée et soumise à des jugements possiblement mal intentionnés, d’autant plus qu’ici travail, vie sociale, familiale et personnelle sont fortement liées. » (p. 8) Dans les vignes, quelle que soit la météo, ces femmes ne comptent ni leurs heures ni leurs douleurs. Travailler en extérieur, c’est profiter des beautés de la nature ; c’est aussi endurer les rigueurs de celle-ci et subir son rythme implacable. Même si les métiers se sont beaucoup modernisés, une bonne part du travail – éreintant, éprouvant, épuisant – de la vigne se fait encore à la main : les outils sont plus perfectionnés, les gestes sont assurés, mais le corps encaisse un peu moins bien chaque année et la main-d’œuvre est de plus en plus difficile à trouver. Ces treize femmes ont repris le métier de leurs parents, épousé celui de leur conjoint ou choisi de faire de la vigne une profession. Elles cumulent surtout bien des activités : elles sont des travailleuses (salariées ou non), des épouses/compagnes, des mères, des cheffes d’entreprise/d’exploitation, des employeuses, des gestionnaires, des cuisinières/infirmières/psy, etc. « C’est normal de s’occuper des vendangeurs : c’est un travail qui est dur, tu prends soin de ceux qui le font. » (p. 58) Si les femmes ont moins de force physique que les hommes, il paraît qu’elles sont plus minutieuses. « Faut arrêter de penser qu’on est pareils : on n’est pas pareils ! N’empêche qu’avoir un manque de force, fait qu’on a plus de réflexion. » (p. 151) Le meilleur muscle, aucun doute, ça reste le cerveau…

Face au changement climatique et au rejet croissant des produits chimiques, celles qui font le vin se demandent si leur métier à un avenir. Ce qui se joue, c’est une révolution des techniques et du goût, entre prise de conscience écologique et changement des habitudes de consommation. « Plus le produit sera bon à consommer sans abîmer les ressources, plus il y a de chances que ça dure. » (p. 112) Sur ces sujets, je vous recommande Cher pinard, un goût de révolution dans nos canons de Sandrine Goeyvaerts. Je reproche à l’ouvrage de nombreuses erreurs de syntaxe et de langue, mais c’est un détail. Je salue surtout le regard lucide qu’il porte sur les métiers du vin au féminin. « Les femmes ont toujours travaillé dans les vignes. Dans le monde, 80 % des activités agricoles sont faites par des femmes. Je pense que c’est assez français et occidental de dire que c’est un métier d’homme. » (p. 118) Who feed the world ? Girls…

Pour conclure, je me permets un rappel : l’abus d’alcool (dont le vin) est dangereux pour la santé. Demandez de l’aide si votre consommation échappe à votre contrôle. Et quoi qu’il en soit, lisez Et toi, pourquoi tu bois ? de Charlotte Peyronnet.

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