
Roman graphique de Reinhard Kleist.
« L’époque était sombre et l’avenir incertain. Tu as senti ce que les gens voulaient entendre. » (p. 20) Ziggy Stardust, c’est la créature qui échappe à son créateur : il fascine, électrise les foules et déchaîne les passions. « Ziggy montrait à chacun d’entre nous que la personnalité d’un être a bien plus de facettes et que nous portons en nous bien plus de créatures que nous le pensons. » (p. 82) Derrière le personnage, il y a David Bowie, chanteur qui se réinvente depuis ses débuts, toujours en quête d’une nouvelle forme d’expression artistique. Hélas, la réussite a son revers et l’artiste perd pied. « Je ne sais plus si c’est moi qui ai créé Ziggy ou si c’est l’inverse, Ziggy me dévore ! » (p. 144)
Je n’ai rien appris de nouveau sur l’histoire de David Bowie : Angela, Haddon Hall, les premiers groupes, la schizophrénie de Terry, les déboires avec Tony Defries, l’amitié avec Iggy, les excès qui accompagnent le succès démesuré ou encore le soutien solide de Coco. Mais sans rien découvrir, j’ai suivi avec plaisir le parcours d’un artiste que j’admire tant. L’interprétation en image des chansons de David Bowie est très réussie, et j’ai évidemment chantonné chaque parole ! La chronologie déconstruite est un parti pris intéressant et les aller-retour entre les époques accentuent les ruptures de rythme dans la vie du chanteur. Les chapitres ont des couleurs sépia pour parler des années maigres, avant la renommée. La palette se fait follement pop et fluo pendant la ziggymania et la période à Los Angeles, puis plus apaisée pendant l’anonymat salvateur et la retraite créative à Berlin. C’est un bel ouvrage que j’ai lu avec gourmandise, des notes plein les oreilles !
Bon, en même temps, peut-on t’en apprendre encore sur Bowie ? 😀
Je suis certaine que oui !