La forêt

Bande dessinée de Vincent Perez et Tiburce Oger.

Une nuit, un druide confie à des nonnes la garde d’une petite fille qui jamais ne devra connaître l’ombre et devra rester pure. L’enfant, Titiana, grandit entourée de bougies dans l’enceinte du couvent. Promise au roi de Bretagne, elle quitte les religieuses pour se rendre à son mariage. Mais sur la route, elle s’égare dans une forêt, la Forêt où vivent des sorcières, la fée Viviane, des ogres, des démons, la fée Morgane et le Diable. Quatre hommes, encadrés par Merlin, partent à sa recherche: un homme d’armes maigre aux allures de chevalier errant, un petit moine, un jeune homme et un forgeron. Dans la Forêt, les dangers sont nombreux et les faux-semblants sont légions. Pour sauver la jeune et belle Titiana, il faudra voir au-delà de la réalité et au-delà de l’existence.

Je suis friande d’intertextualité et de références artistiques. Trouver dans une seule bande dessinée des allusions à Ophélie noyée, à Don Quichotte, aux dames blanches, au miroir magique de Blanche-Neige, aux nombreuses aventures du cycle d’Arthur, et j’en passe, voilà qui ne pouvait que me plaire. Alors où est le hic ? C’est simple: cette surabondance de références ne masque aucunement la vacuité du propos. Cette bande dessinée n’invente rien, elle compile. Les clichés sur la Bretagne magique, les ressorts dramatiques des amours impossibles et des secrets de famille, les ficelles des contes de fées et du merveilleux (métamorphose animale et parole performative en première ligne) ne nourrissent pas le récit, ils sont le récit, ni plus ni moins, et pas mieux. Que ces éléments appartiennent à l’imaginaire collectif ne dispensaient pas, en outre, les auteurs de citer les sources.

L’image est belle, très dynamique et savamment mise en couleur, mais elle ne fait qu’illustrer ce que je reproche à l’histoire: des clichés, des stéréotypes, des histoires déjà cent fois racontées.

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