Brutus

Roman de Bernard Clavel.

« Seigneur de la manade. Le plus beau de tous les taureaux de la Narbonnaise. […] Brutus est un animal d’amour et de violence. Ses gardians l’ont surnommé la brute amoureuse. » (p. 5) Le colosse animal est arraché à sa Camargue et, sur une lente barge tirée par les hommes, il remonte le Rhône jusqu’à Lugdunum. Là-bas, les Romains ont un sinistre projet pour lui : le lancer dans l’arène contre les chrétiens, ces illuminés qui prient un Dieu unique et miséricordieux et ne reconnaissent pas l’empereur Marc Aurèle comme une divinité. Dans sa petite cage sur la barge, puis dans la cellule du cirque, le taureau ne rêve que de retrouver son pays de sel et de mer, loin de la violence de ceux qui ne savent qu’aiguillonner et tuer. Ce sont pourtant quelques hommes, une poignée de chrétiens et de païens, qui feront tout pour sauver l’animal de sa tristesse et de son déracinement. Taraudé par la peur des tortures, le petit groupe fait plus que rendre sa liberté à un innocent, il montre ce que c’est que la vraie foi.

J’ai lu ce roman quand j’étais toute jeune adolescente et je me souviens avoir pleuré devant l’amitié de Brutus et du jeune Florent, le courage de Vitalis et Novellis et le parcours de foi de Verpati. Avec cette relecture, je suis surtout saisie par les descriptions, notamment celles des colères du fleuve et la beauté encore sauvage du sud de la France. « La Camargue : une terre de bataille sous l’immensité d’un ciel en démence. Une démesure. » (p. 20) Évidemment, je suis profondément touchée par le récit des persécutions et des martyres. Défendre une foi pacifiste n’est jamais simple, et nombreux sont ceux qui voudraient imposer leurs croyances par la force. « C’est par le Rhône que le christianisme est venu d’Orient. Mais c’est par la même voie que nous arrivent ceux qui veulent l’interdire. » (p. 119) Je poursuis avec émerveillement ma redécouverte de Bernard Clavel.

Ce contenu a été publié dans Mon Alexandrie. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à Brutus

  1. Lydia dit :

    Tiens, je ne le connais pas celui-là ! Merci ! Je vais l’ajouter à ma liste.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.