Roman de Charlotte Brontë.
William Crimsworth quitte l’Angleterre après une désastreuse expérience dans l’affaire de son frère Edouard, un homme odieux à tous les égards. Il tente sa chance à Bruxelles où lui sont proposées deux places de professeur. L’une d’elles est dans une pension de jeunes filles. Entre des jeunes coquettes qu’il doit mater et des élèves modestes dont le potentiel doit être encouragé, le jeune Crimsworth fait l’apprentissage des relations avec les femmes. Il apprend également à dompter son amour-propre et à s’ouvrir à l’amour. « L’élève, dont le corps est parfois plus robuste et dont les nerfs sont moins sensibles que ceux du professeur, a sur son maître un immense avantage ; soyez certains qu’il en usera sans pitié, parce que l’être qui est jeune, vigoureux et insouciant, ne partage pas la souffrance qu’il voit subir et n’épargne personne. » (p. 132)
Misère… quelle purge que ce roman ! Le protagoniste est un geignard insupportable qui, s’il souhaite acquérir une bonne place dans la société, se laisse assez souvent porter par les événements et doit son salut à autrui. Il est finalement gratifié d’un bonheur conjugal et familial parfait. Grand bien lui fasse ! Ajoutez à cela une opposition entre la chère Angleterre et le continent sans charmes, opposition répétée jusqu’à l’écœurement, et vous avez un roman qui a mis ma patience à rude épreuve. Mais je l’ai fini. Gloire à moi ! Ça mérite bien une deuxième part de gâteau, non ?
Avec son substrat autobiographique indéniable, ce roman de jeunesse présente toutes les imperfections des œuvres immatures. Cela mérite sans doute une certaine indulgence, mais peut-être suis-je une trop grande inconditionnelle de Jane Eyre pour apprécier vraiment un autre texte de Charlotte Brontë et donner leur chance à ses autres romans. Malheur, il me reste Shirley à découvrir…