Le bal des folles

Roman de Victoria Mas.

Hiver 1885. L’hôpital de la Salpêtrière bruisse d’une excitation inhabituelle : le bal de la Mi-Carême approche. Seule occasion de l’année où les femmes internées peuvent s’amuser et côtoyer le monde extérieur. Et le grand Paris se presse à cet événement, impatient de se frotter aux folles que traite le Dr Charcot. Parmi ces femmes rejetées par leurs familles et le monde, il y a Louise, Thérèse et Eugénie. L’une a été violée, l’autre a tué et la dernière voit des esprits. Toutes sont coupables de ne pas être restées dans le moule de la femme respectable forgé par la société patriarcale. « Elles ne sont plus des épouses, des mères ou des adolescentes, elles ne sont pas des femmes qu’on regarde ou qu’on considère, elles ne seront jamais des femmes qu’on désire ou qu’on aime : elles ne sont que des malades. Des folles. Des ratées. » (p. 12)

Il y a dans ce premier roman toute la maladresse à laquelle on peut s’attendre, mais sans les promesses d’une œuvre que j’aurais envie de suivre. Je reproche à ce texte un manque certain d’édition, un style parfois maladroit, mais surtout une chute lapidaire et expédiée. Le roman décrit la triste condition des femmes au 19e siècle, mais sans rien proposer qui serait innovant ou qui éclairerait autrement les balbutiements de la médecine psychiatriques. « Un dépotoir pour toutes celles nuisant à l’ordre public. Un asile pour toutes celles dont la sensibilité ne répondait pas aux attentes. Une prison pour toutes celles coupables d’avoir une opinion. » (p. 24) Les praticiens ne sont que des sadiques en blouse blanche, plus soucieux d’offrir un beau spectacle aux curieux qui affluent dans les salles d’examen que de soigner les pauvres femmes qui ont été confiées à leurs soins. « Depuis toujours, elles étaient les premières concernées par des décisions qu’on prenait sans leur accord. » (p. 67)

Ce ne fut pas une lecture déplaisante, juste vaguement irritante et finalement légèrement décevante.

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