
Roman graphique de Samuel Teer et Mar Julia.
L’été de ses 15 ans, Almudena doit le passer avec son père, Xavier, qu’elle n’a jamais rencontré. Sa mère s’absente pendant deux mois pour une tournée internationale de danse. « Ce sentiment étrange quand tu réalises que ta mère a aussi des rêves… et qu’à l’instant présent, ces rêves ne t’incluent pas. » (p. 10) Entre ce père guatémaltèque qui parle à peine anglais et cette adolescente américaine qui ne comprend pas l’espagnol, dans une grande baraque pleine de charme, mais en totale rénovation, juillet et août risquent d’être longs et pénibles. « Ça va être le pire été de toute ma vie. » (p. 34) Le quartier est dangereux, mais la gentrification fait son œuvre : les boutiques historiques sont rachetées par des Blancs riches et les loyers deviennent inabordables aux locataires de cette communauté étrangère. Almudena comprend alors le projet de son père. « Tout le but de rénover le bâtiment est de donner aux gens dans le besoin un lieu de vie durable. » (p. 164) La gamine participe de bon cœur aux travaux et l’été devient intéressant : l’adolescente en apprend davantage sur ses origines et son métissage et elle voit la solidarité à l’œuvre dans un quartier en pleine mutation.
« Je déteste ce regard plein de pitié que les gens me donnent quand ils comprennent que je ne parle pas leur langue. » (p. 99) Ce roman graphique young adult est simple et efficace, tendre et très émouvant. J’ai aimé suivre Almudena, la voir prendre confiance, se créer une nouvelle famille au-delà des préjugés et obtenir enfin des réponses. Xavier est un super papa, mais où était-il pendant toutes ces années ? Comment peut-on être accepté·e avec ses différences et ses choix dans un monde qui craint tant le changement ? Finalement, en deux mois, Almudena grandit beaucoup : elle abandonne ses rêves d’enfants, mais s’engage sur le chemin exaltant de l’âge adulte où les renoncements ne sont pas des défaites, mais ouvrent de nouvelles opportunités à saisir.
Je vais essayer de le trouver.
Yes !