Natasha Gallagher. Kacey Robinson. Madeline Wilcox. Cassidy Burch. Quatre noms et autant de victimes du Croquemitaine, ce tueur qui a sévi à Edgewood, petite ville américaine, en 1988. « Quatre innocentes jeunes filles assassinées. Quatre familles déchirées. Une ville prise en otage par un malade mental sans visage, un monstre bien plus effrayant et maléfique que tous ceux dont mon imagination peuplait mes histoires. » (p. 14) Peu après le premier meurtre, Richard Chizmar retourne chez ses parents, à Edgewood, pour préparer son mariage avec Kara. Il passe ses journées à écrire, bien décidé à devenir un écrivain d’horreur aussi célèbre que Stephen King. Mais ce retour dans sa ville natale est étrange. « Je n’arrivais pas à accepter comme réel le fait qu’une fille que je connaissais – même un peu – avait été tuée en haut de la rue où j’avais grandi. Cela ressemblait à un cauchemar. » (p. 52) Pendant des mois, avec son amie journaliste Carl Albright, il cherche à percer l’identité du tueur, d’autant plus que ce dernier semble le suivre. Le Croquemitaine pourrait-il être quelqu’un d’Edgewood ? Un voisin ? « Qu’étais-je en train de faire, de toute façon ? Malgré mon diplôme tout neuf, je n’étais pas journaliste. Je ne travaillais pour aucune publication. Je n’avais pas de contrat pour écrire un livre. […] J’étais simplement curieux. » (p. 74)
Moi qui ne suis pas friande des récits de type true crime, je me suis laissé happer par celui-là parce qu’il se lit comme un roman. Le sujet est atroce, mais traité sans voyeurisme. Il est fascinant de lire l’entretien final de l’auteur avec le coupable, arrêté plus de 30 ans après les crimes. Pas étonnant que Richard Chizmar et Stephen King soient amis et respectent mutuellement le travail de l’autre : ils partagent le même talent pour dépeindre l’Amérique banale, soudain frappée par l’horreur. De ces deux auteurs, je vous conseille Gwendy et la boîte à boutons. Et de Richard Chizmar dont je prends un grand plaisir à découvrir l’œuvre, je vous invite à lire la suite de ce roman à quatre mains, ici écrit en solo, La plume magique de Gwendy.